Le gouvernement a présenté cette semaine son plan « sobriété ». Objectif : mobiliser les Français sur les économies d'énergie pour essayer de limiter les conséquences de la hausse des prix et les risques de pénurie. Depuis la rentrée, c'est la grande préoccupation de l'exécutif. Au plus sommet de l'État, on veut être exemplaire et ça passe par une communication vestimentaire. Le symbole de la sobriété, c'est désormais le col roulé !

Emmanuel Macron s'est lui-même mis en scène en col roulé dans une vidéo diffusée il y a quelques jours sur les réseaux sociaux, dont les observateurs ont essentiellement retenu le message envoyé par ce pull glissé sous sa veste. Même s'il y avait peut-être des courants d'air à l'Élysée, le choix de remplacer la cravate par le col roulé fait partie de la stratégie gouvernementale de communication sur les économies d'énergie.
Élisabeth Borne portait d'ailleurs elle aussi un col roulé lorsqu'elle s'est exprimée à la tribune de l'Assemblée nationale pour la rentrée parlementaire. Des signaux en forme de message subliminal aux Français, enfin pas si subliminal que ça car Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, avait annoncé la couleur en expliquant qu'à Bercy le chauffage serait baissé et qu'il porterait donc des cols roulés, associant l'image à la parole. Ce qui fait dire à un député de la majorité, un peu taquin, que le ministre de l'Économie est devenu « un influenceur terrible », avant de trancher : « Moi, je porte la cravate ! »
Qu'est-ce que le gouvernement veut dire aux Français ?
Il veut d'abord essayer de montrer que les ministres sont exemplaires et qu'ils font eux aussi des efforts. D’ailleurs certains, quand ils reçoivent les journalistes dans leurs ministères, n'hésitent pas à enfiler leur col roulé ou à mettre des écharpes pour bien montrer qu'ils appliquent les recommandations. Mais il s'agit aussi de faire prendre conscience aux Français que « ce sont les petits gestes du quotidien qui concourent à la sobriété globale », dixit une ministre, quand une députée influente ajoute : « Ça n'est pas de l'infantilisation, chacun a son rôle à jouer ». Une manière de tenter de couper court aux attaques de ceux, notamment dans l'opposition, qui critiquent une communication gadget et paternaliste.
Une communication qui ne fait pas l'unanimité
Dans la majorité, certains se méfient de l'incohérence des messages. Comme cette ancienne ministre pour laquelle « il faut faire attention à ne pas envoyer des signaux contradictoires » en appelant les Français à mettre des cols roulés pour baisser le chauffage mais en refusant de taxer les trajets en jets privés. Le plan sobriété, « roupie de sansonnet », s'esclaffe même un haut responsable de la majorité en expliquant : « Mettre un col roulé, c'est un conseil de ma mère, pas d'un ministre de l'Économie ».
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