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Bureau de l'Assemblée nationale: le RN en passe de prendre sa revanche

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Quels députés de quels partis vont réussir à s’emparer des postes clés à l’Assemblée nationale ? L’élection du bureau de l’Assemblée est prévue les 1er et 2 octobre. Et contrairement à l’an dernier, le parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) pourrait y faire son apparition. 

Marine Le Pen et Jordan Bardella, leaders du Rassemblement national, RN, le 19 juin 2025 lors d'une visite au salon du Bourget.
Marine Le Pen et Jordan Bardella, leaders du Rassemblement national, RN, le 19 juin 2025 lors d'une visite au salon du Bourget. © Thibaud Moritz / AFP
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Le RN est en passe de prendre sa revanche. Il y un an, la formation d'extrême droite n’avait obtenu aucun poste au bureau de l’Assemblée nationale, sorte de « conseil d’administration » qui décide de l'organisation interne de la Chambre basse. Le RN n'avait eu aucune vice-présidence, pas non plus de poste de secrétaire ou de questeur. 

Cette année, c'est un autre scénario vers lequel on se dirige. Exit le front républicain, les macronistes plaident désormais pour laisser de la place au parti de Jordan Bardella. Concrètement, la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet propose un accord pour que chacun des trois blocs politiques ait deux vice-présidences : deux pour le socle commun, deux pour la gauche et deux pour le RN.

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Une stratégie sévèrement critiquée à gauche

Évidemment, tous les partis ne sont pas d’accord avec ce changement de cap. La gauche sait qu'elle n'a pas intérêt à y adhérer et se montre sévère : « Si ça se concrétise, les députés macronistes devront assumer d’avoir glissé dans l’urne un bulletin RN » peste un cadre Insoumis. 

Même tonalité au PS : « Si certains macronistes sont tentés par l’idée de faire élire le RN pour les notabiliser, c'est leur responsabilité » assure un député du parti de la rose pour qui « la répartition du bureau doit se faire dans un respect des équilibres de l’Assemblée. Mais en tenant compte du front républicain ». 

Attention, au sein même des macronistes, quelques voix ne goutent pas beaucoup l'idée de Yaël Braun-Pivet. « Je ne suis pas favorable à ce qu'on laisse rentrer le RN, je n’étais déjà pas très heureuse en 2022 quand Sébastien Chenu est devenu vice-président », soupire une députée Renaissance. 

« Un élu RN est aussi légitime que moi »

Pour faire avaler la pilule, le bloc central essaye de dédramatiser. « Le bureau de l’Assemblée ne prend pas de décision sur l’avenir des Français, se justifie un député Modem. Cet accord permet juste de faire vivre la démocratie dans l’enceinte de notre Assemblée. Je déteste le Rassemblement national, mais un élu RN est aussi légitime que moi ». Le bloc central rappelle que le parti dirigé par Jordan Bardella est le premier parti de l'hémicycle. 

L'élection des six vice-présidents et des trois questeurs prendra place mercredi et jeudi. Et le plus probable, si les macronistes confirment leur changement de cap, c’est que la gauche va perdre de l’influence sur le bureau de l’Assemblée. Le RN, au contraire, devrait faire son entrée. « On l'espère », écrit un député du Rassemblement national qui estime que « cela reviendrait simplement à respecter le règlement intérieur ».

L'élu fait référence à l'article 10 du règlement : « L'élection des vice-présidents, des questeurs et des secrétaires a lieu en s'efforçant de reproduire au sein du bureau la configuration politique de l’Assemblée ». On sera fixés lundi.

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