Quel rôle pour les villes face au réchauffement climatique ?
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La mairie de Paris a présenté ce mercredi 22 novembre son plan pour faire de la capitale française une ville neutre en carbone en 2050. De manière générale, les villes sont en effet des acteurs essentiels pour lutter contre le réchauffement climatique.

Elles occupent 2 % de la surface du globe, concentrent 80 % de la population mondiale et sont responsables de 60 % des émissions humaines de gaz à effet de serre, principales responsables du réchauffement climatique. Les villes ont un rôle crucial à jouer dans l’atténuation de ce dernier. « L’avantage d’une ville, c’est une certaine densité de population », explique Pascal Berteaud, qui dirige le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA). Des mesures prises en espace urbain ont donc un effet levier immédiat. Le secteur du transport routier, notamment individuel, représente ainsi par exemple 18 % des émissions mondiales. C’est un domaine dans lequel les villes ont un rôle à jouer : « elles ont des capacités à mettre en place des modes de transport collectif qui vont permettre de diminuer très fortement les émissions. La densité de population est parfois compliquée, mais c’est également par là qu’on va trouver des solutions. »

Sur le même modèle, tous les équipements municipaux constituent également des pistes d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Les villes possèdent en effet un bâti conséquent, ne serait-ce que les écoles. On peut réduire les émissions associées ; de la construction à l’utilisation, en passant par la consommation énergétique, le chauffage ou encore la climatisation. Là aussi, les ordres de grandeur ne sont pas négligeables. « Un certain nombre de sujets sont étatiques, car nous sommes sur des sujets qui peuvent nécessiter des financements importants », précise cependant Pascal Berteaud. « Il peut être question de règles fiscales. Un certain nombre d’actions ne peuvent donc être prises qu’au niveau des États. Mais a contrario, l’action sur les transports en commun, par exemple, ne peut être que locale au niveau de la ville. »
Conscientes de ce potentiel, les plus grandes villes du monde se sont réunies. Le réseau C40 regroupe ainsi 96 villes de la planète, parmi les plus importantes mégalopoles. Le C40 réunit ainsi 600 millions de personnes, représentant 25 % du PIB mondial et 75 % des émissions urbaines. De Paris à New York en passant par Nairobi, Séoul ou Bogota, l’objectif est ainsi de coordonner des actions et des pratiques permettant de limiter le réchauffement climatique à +1,5 degré par rapport à l’ère préindustrielle.
En parallèle de cette atténuation du réchauffement, il est également question de s’adapter à ses effets. Les villes sont en effet parmi les plus exposées à ses conséquences. Elles constituent par exemple des îlots de chaleur, où en journée, il fait en moyenne 3 à 4 degrés de plus que dans les campagnes.

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