Afrique du Sud: un paysage médiatique LGBT unique sur le continent

L'Afrique du Sud est réputée pour être le pays africain le plus ouvert sur la question des droits homosexuels. Le progressisme de la Constitution sud-africaine ne résout pas tous les problèmes de la communauté LGBT+. Comment faire entendre sa voix, mettre en lumière les difficultés de la communauté, se rencontrer et partager ses expériences ? Pour cela l'Afrique du Sud peut compter sur un paysage médiatique unique sur le continent, à destination des jeunes notamment.

Exemplaires du journal mensuel sud-africain Exit à destination de la communauté LGBTQI. © RFI/Romain Chanson

De notre correspondant à Johannesburg,

« Salut tout le monde, bienvenue sur Gay SA Radio, la radio où vous faites partie de la famille », dit la présentatrice. Il est 18h sur Gay SA Radio et c’est l’heure de l’émission quotidienne : Cocktail Hour. « Cocktail Hour c’est l’émission où je passe en revue le top 5 des questions d’actualité de la communauté LGBTQI », annonce-t-elle.

Gay SA Radio a pour objectif d’informer, divertir et éduquer. La majorité des auditeurs ont entre 18 et 35 ans. C’est la seule radio LGBTQI en Afrique du Sud et sur le continent selon son fondateur Livio Del Gallo, ce qui la rend indispensable. « Pour les personnes qui font leur coming-out, qui commencent à s’accepter, ils ne savent pas toujours quoi faire, où aller, à qui s’adresser. Eh bien nous, nous avons une voix », rassure Livio Del Gallo.

Des modèles pour les jeunes plus représentatifs de l’Afrique

Pour les bons plans et l’actualité du quotidien, la communauté LGBTQI peut aussi se rendre sur le site Mambo.online. Vétéran du paysage médiatique avec 20 ans d’existence. Aujourd’hui, son fondateur Luiz De Barros, s’attache à mettre en lumière des personnalités. « Des personnes LGBTQI qui sont uniques, artistes, qui sont des entrepreneurs a succès, des personnes visibles et qui font bouger les lignes dans notre pays… Je pense qu’il est important pour les jeunes d’avoir des modèles », croit Luiz De Barros.

Les médias LGBTQI sont majoritairement détenus et s’adressent à des hommes blancs. Mais depuis l’année dernière, le mensuel Exit a été repris par des Sud-Africains noirs dont fait partie Petros Abraham. Il veut proposer un journal qui parle à tout le monde. « Notre contenu se veut représentatif de l’Afrique. Nous racontons d’authentiques histoires africaines. On va dans les villages et dans les townships et la cible de notre électorat, ce sont les jeunes », explique Petros Abraham.

Ces différents médias luttent pour leur survie, car les annonceurs se font rares. Dans le journal Exit, une étrange publicité côtoie des petites annonces intimes. Une publicité pour des pompes funèbres à destination des homosexuels. On n’est jamais trop jeune pour penser à son avenir.