Reportage Afrique

À la rencontre des auditeurs de RFI en mandenkan

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À l’occasion de la première année des rédactions mandenkan et fulfulde, nous vous proposons d’aller à la rencontre de fidèles auditeurs à Bamako, au Mali. Un pays où la langue mandenkan est très largement répandue, comme ailleurs en Afrique de l’Ouest, où l’on estime à 40 millions le nombre de personnes qui la parlent ou la comprennent.  

Amadou Coulibaly allume sa radio au démarrage de la tranche en mandenkan, à Bamako.
Amadou Coulibaly allume sa radio au démarrage de la tranche en mandenkan, à Bamako. © RFI / Kaourou Magassa
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De notre correspondant à Bamako,

Il est midi, au Mali, une heure où les antennes de Radio France Internationale basculent leurs programmes pour une tranche d’une demi-heure en mandenkan. Une langue largement parlée dans toute l’Afrique de l’Ouest. Assis sur une chaise longue à l’ombre de sa véranda, Amadou Coulibaly a, comme à son habitude, sa petite radio rouge posée à ses pieds. Ce moment, il le vit dans une forme de cérémonial et de passe-temps quotidien explique-t-il : « J’ai besoin d’être au courant de tous les faits qui se passent dans le pays. Comme je suis à la retraite, je suis toujours accroché à la radio, à la télévision et au téléphone. Ce sont mes occupations actuelles. »

« On a besoin d’être informé »

Les crises sécuritaire, politique et institutionnelle qui secouent le pays font partie des arguments qui le poussent à une telle assiduité. « On a besoin d’être informé, poursuit-il, la situation est critique actuellement et nous comptons surtout sur les radios. Parce que les radios peuvent donner la bonne information et sensibiliser, ce qui est une bonne chose pour nous. »

« Ca me rapproche plus de la station »

Ancien professeur de physique, Amadou Coulibaly a toujours été un fidèle auditeur de RFI. Mais, de son propre aveu, l’introduction d’une déclinaison en mandenkan lui a permis de mieux apprécier son écoute ainsi que celle de ses concitoyens. « Ca me rapproche plus de la station, certaines émissions qui viennent améliorent ma compréhension par rapport à l’émission en français, explique-t-il. Ca permet au maximum de population d’être touchée, surtout dans les coins de brousse où il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas le français. »

Pour lui, l’accès à une information de qualité et vérifiée est primordial pour se prémunir des fake news, les fausses informations qui inondent les réseaux sociaux. Et pour se faire, il n’en oublie pas moins d’écouter la radio nationale. « Il y a des informations que RFI donne qu’on ne donne pas à l’ORTM, et il y a des détails de la nation que l’ORTM donne qu’on ne donne pas à RFI donc ca se complète. »

Au milieu de la cour de la concession familiale, entourée d’une partie de ses enfants et petits enfants, Aissata Sangaré, la femme d’Amadou Coulibaly abonde dans ce sens. Elle aussi a été piquée par le virus de la passion pour la radio.

« Régulièrement, je m’assois à coté de lui et on écoute la radio ensemble, raconte-t-elle. Ca me plait beaucoup et à chaque fois on se prévient du démarrage de chaque émission. On en parle et on débat souvent avec les gens de ce que l’on entend surtout lorsqu’on a pas la même information. Ca nous éveille et ça nous donne beaucoup de compréhension sur ce qui se passe. Seules les fois où nous sommes en ville, nous font rater certains programmes. Mais tant que nous sommes à la maison, nous écoutons la radio. »

À midi trente pétante, la tranche en mandenkan s’achève, avec à sa suite le journal d’Afrique midi. Moment choisi par la famille Coulibaly pour commencer à déjeuner après avoir éteint la radio.

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