Reportage Afrique

Cap-Vert: Scuru Fitchadu, quand le funana vire au punk (3/4)

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Troisième volet de notre série de reportages consacrés aux artistes qui ont participé, la semaine passée à l’Atlantic Music Expo. Premier grand festival de musique après deux ans de pandémie et de silence. Cet événement vise à mettre en avant des musiciens de tout l’arc Atlantique. Notamment la nouvelle génération qui associe de plus en plus la tradition et les machines : quand le funana vire au punk

Marcus Veiga, chanteur de Scuru Fitchadu, impressionnant et puissant sur scène a Praia.
Marcus Veiga, chanteur de Scuru Fitchadu, impressionnant et puissant sur scène a Praia. © RFI/ Guillaume Thibault
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Besoin d’énergie ? D’un petit coup de boost ? Scuru Fitchadu est un bon médicament. Une dose d’accordéon, des machines, un percussionniste et deux grosses voix et vous voilà soufflé par la tornade.

Marcus Veiga est le chanteur de Scuru Fitchadu, punk jusqu’au bout et qui puise sa musique dans ses racines. À l’origine, inspiré par le funana, musique traditionnelle du Cap Vert.

« Le funana, c’est à la base une musique interdite que l’on retrouve dans les classes populaires. On peut vraiment faire une comparaison avec les musiques du Delta blues en Amérique qui rythmait la société, qui rythmait le travail au champ. On est dans une démarche ancrée dans ses racines. »

Avec une mère angolaise et un père de Fogo, l’île volcanique du Cap Vert, pas étonnant que le garçon soit déchaîné. Marcus Veiga vit à Lisbonne, quartier Alamada au cœur des quartiers africains. Sa musique est justement connectée avec le continent. Expression en créole cap verdien, « scuru fitchadu » se traduit « noir profond ».

« Le message est anti-capitaliste, anti-colonialiste. Même si je vis dans un quartier où les choses vont relativement bien, je sens et je vis également la réalité de la population afro-descendante sur place. Je me sens complètement concerné par ses problèmes. »

Rebelles, brillants, malins et souriants, Marcus Veiga et ses compères de Scuru Fitchadu, défendent et revendiquent leurs racines et resteront, quoi qu’il arrive optimistes : « La musique de Scuru Fitchadu permet cette libération et ce message aussi d’aller de l’avant pour cette jeunesse qui a besoin de prendre en main son avenir tout en connaissant son passé. »

Optimistes et un brin « bordéliques », à l’image de cette fin de concert sans fin, la foule est en transe.

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