Sécurité maritime: des centres de surveillance dans l’océan Indien
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Les îles de l’océan Indien renforcent leur système de surveillance maritime face aux trafics illicites et aux risques de pollution, à l’image du naufrage du Wakashio à Maurice il y a deux ans. Deux centres régionaux de surveillance maritime avec des attributions différentes ont été créés, l’un à Madagascar et l’autre aux Seychelles. Dans le cadre de ce dispositif qui rassemble sept pays (dont le Kenya et Djibouti), Maurice met en place pour sa part, un centre de partage d’informations pour sa Zone économique exclusive (ZEE).

De notre correspondant à Port-Louis,
Réuni à Port-Louis à quelques mètres du front de mer avec différents acteurs mauriciens et régionaux engagés dans un projet de mise en commun des ressources pour la surveillance maritime dans l’océan indien, Raj Mohabeer ne peut contenir son exaspération face aux divers trafics et risques qui persistent dans les eaux de la région. « Aujourd’hui, tout le monde fait ce qu’il veut dans la mer. Cela ne peut pas continuer », constate-t-il amèrement au micro de RFI.
Chargé de mission responsable, entre autres de la sécurité maritime à la Commission de l’océan Indien, il reconnaît que les petits pays ne peuvent tout surveiller dans leurs eaux territoriales, mais se désole en même temps de l’absence de coordination. « La responsabilité est tellement morcelée entre différents ministères et entités qu’au final, personne n’est responsable », regrette-t-il sur un ton emphatique.
Dans le cas de Maurice, les charges sont en effet réparties entre les gardes-côtes, la douane, les autorités portuaires ainsi que quatre ministères. Une faille mise à nu le 25 juillet 2020 lors du naufrage du Wakashio qui a engendré la pire catastrophe écologique que Maurice ait connue. Deux ans après ce naufrage, Maurice ne dispose pas d’un système de surveillance et d’opération pleinement coordonné.
Changement du commandement indien à la garde-côte nationale de Maurice
Le programme de Sécurité portuaire et de sûreté de la navigation de l’océan Indien devrait aider dans la mise en place d’un plan concerté au niveau national et régional. « C’est cela que le programme de sécurité portuaire essaie de réaliser ici. Nous agissons ensemble avec la Commission de l’océan indien qui porte le projet. Nous cherchons aussi à adopter les bonnes pratiques ailleurs dans le monde afin que les informations obtenues débouchent sur des actions concrètes », explique Milko Van Gool, responsable de coopération de la délégation de l’Union européenne à Maurice et aux Seychelles.
Critiquée pour son absence de vigilance lors du naufrage du Wakashio, la garde-côte nationale de Maurice a changé de commandement. Il est dirigé par un autre représentant de la marine indienne, le capitaine Vipin Gupta, qui est convaincu que Maurice dispose de la logistique nécessaire pour jouer pleinement son rôle dans le cadre d’un programme régional. « Surveiller l’intégralité d’une Zone économique exclusive requiert de Maurice de la coopération. C’est la base de ce projet de surveillance avec les pays de la région pour pouvoir agir contre les menaces. Si nous recevons une intelligence, si nous découvrons la présence d’un navire suspect, nous pouvons agir avec nos moyens », soutient le capitaine Vipin Gupta.
Depuis la dernière pollution majeure aux hydrocarbures, le risque est toujours présent dans cette partie de l’océan Indien. Depuis la catastrophe du Wakashio en juillet 2020, Maurice a enregistré cinq autres accidents dans ses eaux avec des risques de pollution. Outre la présence de bateaux délabrés qui naviguent dans ses eaux, Maurice a dû mal aussi à contrôler le trafic de drogue et la pêche illégale dans sa ZEE.
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