Reportage Afrique

Au Tchad, ils cultivent des fruits et légumes en plein désert

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Au Tchad où l’insécurité alimentaire affecte 5,9 millions de personnes selon l’ONU, il devient urgent de développer l’agriculture et le maraîchage. Le projet Com-Nord a été lancé en 2019, financé notamment par l’AFD, l’Union européenne et BMZ. Il a appuyé 67 groupements de maraîchers qui pratiquent les cultures irriguées. Rencontre avec l’un de ces groupements.

Vue sur la province du Borkou où se trouve la vile de Faya-Largeau, dans le nord du Tchad. (Image d'llustration)
Vue sur la province du Borkou où se trouve la vile de Faya-Largeau, dans le nord du Tchad. (Image d'llustration) AFP - JEREMY MAROT
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« Je travaille au champ ici. J’enlève toutes les mauvaises herbes. Ici tout pousse bien : carottes, choux, pomme de terre et même des tomates. » Korteilleokodmi cultive ses légumes à Koukourou, un village voisin à Faya Largeau. Elle cultive une parcelle d’un hectare et demi, avec cinq autres groupements de maraîchers. « On se partage les légumes qu’on cultive pour notre propre consommation, et le reste, on les vend au marché. On pourrait cultiver encore plus avec des engrais naturels. Mais tout pousse bien sur cette parcelle grâce à l’eau. »

À l’ombre des palmiers, au bout de la parcelle, un forage a été creusé il y a quelques mois. Depuis, l’eau jaillit en permanence, sans même pomper. Un soulagement pour ces maraîchers. Car dans la région du Borkou, dans le nord du Tchad, la pluie est rare – à peine deux jours par an – et les épisodes de canicules sont fréquents. 

Une quantité d'eau impressionnante en profondeur

Boubou ocre et bottes aux pieds, Djiddi Konimé, un jeune maraîcher, prend soin de ses dizaines de plants de salade. « J’arrose mes cultures tous les jours et je produis beaucoup plus de salades. Avant, on avait de gros soucis avec l’eau, il fallait aller la chercher à deux ou trois kilomètres d’ici. La terre était très sèche, car j’arrosais une à deux fois par semaine pour économiser l’eau. C’était fatigant. Avec le forage, c’est mieux. »

Pourtant, à Faya Largeau, l’eau est abondante, mais en sous-sol, grâce à des nappes phréatiques. « En profondeur, il y a vraiment une quantité impressionnante d’eau, assure Gweno Lécréach, conseiller technique en eau et assainissement pour le projet Com-Nord. La nappe phréatique superficielle varie en fonction des saisons et l’un des problèmes que les groupements maraichers rencontrent, c’est qu’ils ont tendance par, manque de moyens, à creuser à environ 5 mètres de profondeur. Ils ont de l’eau en saison froide, mais dès que la saison chaude arrive, le niveau de la nappe baisse et ils se retrouvent sans eau. Notre projet Com-Nord permet de creuser des puits plus profonds – entre 20 et 30 mètres – pour permettre d’atteindre la nappe en toute saison. »

Sur cette parcelle de Koukourou, les maraîchers peuvent donc cultiver leurs fruits et légumes toute l’année. Au total, plus de 800 maraîchers de la province du Borkou ont bénéficié du projet Com-Nord.

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