En Ouganda, les habitants de Mubende face à la propagation d'Ebola

En Ouganda, les districts de Mubende et de Kassanda sont confinés depuis samedi 15 octobre afin de limiter la propagation du virus de fièvre Ebola dans le pays. Les deux districts sont les épicentres de l’épidémie déclarée le 20 septembre. Rencontre avec des habitants de la ville de Mubendé, à environ 150 km à l'ouest de Kampala, avant l'annonce des mesures de restrictions.

Une femme se fait désinfecter ses pieds et ses chaussures avant de quitter la zone de confinement de l'hôpital régional de Mubende, le 29 septembre 2022. © AP/Hajarah Nalwadda

De notre envoyée spéciale de retour de Mubendé,

Derrière son stand de chapatis, Judith demande désormais à tous ses clients d’utiliser le spray désinfectant pour se protéger du virus. « Il faut utiliser du gel hydroalcoolique, et du savon que je mets au-dessus du seau pour se laver les mains », indique-t-elle.

Un peu plus loin, Tony se repose au bord de son étale de charpentier. Des camionnettes diffusant des messages de prévention sur Ebola circulent un peu partout dans la ville, mais le jeune homme continue son repas sans vraiment les écouter. « Les gens travaillent, et se concentrent plus sur leur magasin ou leur commerce ; ils ne sont pas très intéressés de savoir ce que fait ou cause cette maladie », tranche-t-il.

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« On n'a pas peur ! »

Les ambulances et voitures des ONG et du ministère de la Santé monopolisent désormais les routes de Mubende ; des équipes de communication se déplacent régulièrement pour informer les populations sur le virus de fièvre Ebola, rassurant Richard, vendeur d’une petite épicerie.

« On n’a pas peur ! On nous a conseillé de prendre certaines précautions, comme rester à distance. Avec tout ce qui a été mis en place, je ne pense pas qu’il y a de quoi avoir peur. »

Restreindre les transmissions

Désormais, depuis le discours du président Yoweri Museveni le 15 octobre, les habitants des districts de Mubendé et de Kassanda ne peuvent plus sortir de leur région ; les transports sont suspendus, et un couvre-feu a été instauré à partir de 19 heures.

« On pense que la transmission est largement portée par les connexions familiales », explique Dr Henry Kyobe, coordinateur du ministère de la Santé pour la réponse Ebola. « Alors l’objectif est de restreindre les transmissions à cette région, et de s’assurer que nous intensifions nos activités pour identifier les cas le plus tôt possible. Et en addition à ces mesures, tous les corps de défunts seront testés pour être de ne passer à côté d’aucune chaîne de transmission. Ce sera aussi appliqué à Kampala, pour ne rater aucun cluster », ajoute-t-il.

Les nouvelles mesures de restrictions doivent durer au minimum 21 jours, temps maximum de la période d’incubation du virus Ebola.