Reportage Afrique

RDC: la plaine de la Ruzizi est de nouveau menacée par les groupes armés [1/5]

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La région d’Uvira est depuis plus de 20 ans déstabilisée et martyrisée par les groupes armés locaux ou étrangers. Le 15 août, les soldats burundais sont officiellement entrés en RDC pour mener une opération conjointe avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). L’objectif affiché ? Traquer ces groupes (notamment burundais) qui se cachent dans les montagnes des Hauts et Moyens Plateaux de la province du Sud-Kivu. Mais depuis le lancement de cette opération, les seigneurs de guerre et leurs combattants se sont dispersés et l’insécurité est de retour. 

À Sange, les groupes et bandits armés attaquent et braquent les civils, riverains ou voyageurs en transports en commun.
À Sange, les groupes et bandits armés attaquent et braquent les civils, riverains ou voyageurs en transports en commun. © Coralie Pierret / RFI
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De notre envoyée spéciale de retour de Sange,

Trois policiers s’abritent du soleil sous le manguier devant le commissariat de Sange, construit par la mission de maintien de la paix de la RDC (Monusco) à l’entrée de cette bourgade. Ce jour-là, ils sont un peu moins d’une dizaine de permanences sur les 76 affectés ici, explique l’officier de police judiciaire Calvin.

« Le bureau a été construit ici parce que le quartier ici a été un peu isolé. Les gens avaient peur de venir construire ici et il y avait aussi des mouvements de groupes rebelles qui sillonnaient par-ci, par-là. On a choisi de construire ici pour étouffer ce mouvement des insurgés rebelles maï-maï. »

Des civils attaqués

Des Maï-Maï ou milices locales, mais également des groupes armés étrangers, notamment burundais, sévissent dans la région. Après une période d’accalmie, de nouvelles attaques ciblent essentiellement des civils.

« Parce que nous résistons, il y a des entités où on ne peut pas aller », déclare Faraja Mahano, l’adjoint au maire de Sange. « Quand on quitte la cité, c'est toujours en clandestinité. En dehors de notre entité, on sait qu'on est exposé, donc on est aussi des cibles de ces seigneurs de guerre parce qu'on ne veut pas toujours collaborer avec eux. »

« Ils ne peuvent que revenir ici »

Ces seigneurs de guerre, traqués par l’opération conjointe entre les armées congolaises et burundaises depuis août dernier, ont quitté leur bastion des montagnes pour la plaine de la Ruzizi, selon le colonel Bakuka d’un groupe mobile d’intervention de la province du Sud-Kivu.

« Ces gens, maintenant, prennent la fuite. Comme ils prennent la fuite et que leur métier, c'était pour voler les vaches et avoir beaucoup d'argent, et maintenant qu'ils n'ont plus de moyens de le faire, ils ne peuvent que revenir ici et pratiquer cette activité d'une autre manière », explique le colonel.

Depuis le début du mois d’octobre, selon une source sécuritaire, au moins cinq incidents de type vols, attaques à main armée ou braquage ont eu lieu à Sange.

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