Reportage Afrique

Côte d'Ivoire: la DJ School Abidjan, première école ivoirienne de formation de DJ

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En Côte d’Ivoire se tient ce jeudi 9 février le DJ School Day, le tout premier salon dédié au métier de disc-jockey d’Abidjan. Un événement à l’initiative d’un trio de vétérans du mixage, qui ont lancé ensemble, il y a deux ans, une école pour former la nouvelle génération de ces faiseurs d’ambiance.

Donald J (en blanc) montre des techniques de mix aux élèves de la DJ School Abidjan.
Donald J (en blanc) montre des techniques de mix aux élèves de la DJ School Abidjan. © Sidy Yansané / RFI
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De notre correspondant à Abidjan,

Situé dans les murs du centre de formation Kibio de Cocody, Donald J, 20 ans d’expérience, montre quelques astuces à ses élèves aux profils très variés : « On a eu des tatoueurs, des retraités, des personnes qui sont dans le domaine de la musique, des BTS en hôtellerie... », liste-t-il.

Le prof en technique de mix est aussi le directeur adjoint de la DJ School Abidjan, qu’il a cofondée en mars 2021 : « Vous en avez certains qui sont des amateurs – qu'on appelle des “DJ de chambre” –, qui n'ont pas pour vocation à devenir de veritables professionnels, ils veulent juste apprendre chez eux, mixer dans des soirées entre amis. Mais il y en a 90 % qui veulent devenir de vrais professionnels du métier. Ils veulent apprendre les bases pour être compétitifs sur le terrain, au même titre que les autres DJ », explique Donald J.

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« On a ici des talents »

C’est justement en constatant la dégradation du métier en Côte d’Ivoire que le directeur Maxime Melagne, alias DJ Max, a mis cette école sur pied avec deux amis et vétérans de l’animation musicale.

« Dans les années 1980, ils étaient payés jusqu'à 1 million [de francs CFA], et aujourd'hui, on se rend compte qu'on paie les DJ qui travaillent dans les maquis-bars entre 5 000 et 20 000 [francs CFA] », explique DJ Max. « Il y a quelque chose qui ne va pas. Si vous voyez qu'aujourd'hui, on invite David Guetta pour venir animer pour des heures [à un tarif de] 300 millions... On a pourtant ici des talents. Il y a quelque chose à faire, la qualité de service doit y être. Et pour avoir cette qualité, il faut passer par la formation », souligne-t-il.

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De banquier à DJ

Pendant trois à six mois, la DJ School propose une formation complète, et pas que de la technique. Il y a aussi des cours sur le droit du travail, la gestion de l’image afin que les futurs disc-jockeys s’assurent de vrais revenus.

Une soixantaine d’élèves est passée par ici, dont Raphaël Seriba, un ancien banquier. « Mes patrons trouvaient un peu bizarre pour un employé de banque à qui on confie de l'argent qu'un client le trouve en train de jouer dans un bar. Certains clients, dans des mariages, me voient et [me reconnaissent] et me disent “ce que vous faites là, ça m'inspire ! »

Et le jeune Mathieu « La Grâce DJ », qui se voit déjà en future star : « Il y avait du stress puis, quand tu vois les appareils s'allumer, tu as peur de toucher. Mais au fur et à mesure, le trac est passé, et j'arrive à jouer deux à quatre morceaux. Mon ambition, c'est de jouer sur de grands podiums et de partager cette musique avec ceux qui vont me regarder. »

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