Gabon: l'arboretum Raponda Walker, forêt tropicale protégée de l'influence humaine
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Les présidents gabonais et français Ali Bongo et Emmanuel Macron doivent inaugurer un sentier pédagogique à l'arboretum Raponda Walker près de Libreville en marge du One Forest Summit, le sommet sur la préservation des forêts tropicales organisé les 1er et 2 mars. L'arboretum, nommé d'après celui qui est considéré comme le premier naturaliste du pays, est une forêt classée qui recense des dizaines d'espèces locales. Écoutez l'histoire de ce musée vivant du patrimoine traditionnel du Gabon.
Entre les arbres géants et les lianes, un groupe de randonneurs marche sur un sentier de l'arboretum Raponda Walker. L'occasion pour ces citadins de renouer avec la forêt : « Nous sommes venus ici dans le cadre d'une rencontre amicale avec les collègues. Une bonne ambiance, quoi ! C'est très reposant. On est au contact de la nature, on écoute les bruits des insectes, des oiseaux. C'est vraiment très beau et l'air est pur. »
Forêt classée
Exploitée sous la colonisation, dégradée, puis petit à petit restaurée, la forêt s'étendait jusqu'aux portes de la capitale. Mais le développement rapide de Libreville, qui regroupe la moitié de la population du pays, a failli avoir eu raison de ce petit coin de nature. Depuis 2012, elle est désormais classée, protégée de l'influence humaine. Et c'est tout un pan de la culture gabonaise qui est abritée sous la canopée.
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« Je suis en train d'allumer la résine d'okoumé qu'on appelle généralement la torche indigène », explique Wenceslas Ogoulawiri. L'écogarde fait découvrir aux visiteurs les secrets de l'essence de bois phare du pays. Avec son briquet, il brûle un peu de sève : « L'okoumé est important pour les Gabonais parce que c'est la première lumière des bantous, surtout les côtiers qui ont utilisé la torche indigène pour s'éclairer. La grande majorité des rites du Gabon utilisent l'okoumé. »
39 espèces
Aujourd'hui, l'arboretum rassemble 39 espèces endémiques. Prince Bissiemou, botaniste, travaille encore à reboiser. Cachée au milieu de la végétation dense, il vient de trouver une plante qui porte une petite grappe de baies : « Lorsque l'on a une plante comme ça en fruits ou fleurs, c'est vraiment intéressant parce que nous voulons savoir quel type d'espèce c'est. Donc elle doit être récoltée et amenée à l'Herbier national du Gabon. C'est là-bas que l'on va faire la comparaison. On essaie de voir si c'est une espèce endémique ou qui n'a pas encore été récoltée ailleurs. »
Il y a cinq ans, un programme de recherche avait ainsi permis de découvrir deux nouvelles espèces de végétaux.
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