Monica Ngalula, une défenseure des droits des femmes au Congo-Brazzaville
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Domaine très sensible au Congo-Brazzaville, la défense et la promotion des droits de l’Homme en général et ceux de la femme en particulier étaient jusque-là réservées aux hommes. Des femmes s’engagent désormais dans cette voie. C’est le cas de Monica Ngalula, 39 ans. Rencontre.

De notre correspondant à Brazzaville,
Cet après-midi le soleil brille d'une lumière chaude et intense. Monica Ngalula a rendez-vous au quartier Moukoundzi-Ngouaka, dans le premier arrondissement de Brazzaville avec Delfry Chancelia Moulounda. Cette étudiante de Lettres âgée de 28 ans a recouvré la liberté depuis cinq mois après presque deux ans de prison pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État ».
De Monica, Delfry Chancelia garde l’image d’une « militante battante » car ayant agi jusqu’au bout pour sa libération. « Au-delà de tout, c’est une sœur pour moi. Elle ne me traitait pas comme une personne qu’elle voulait juste aider. C’est comme si on se connaissait bien avant. Elle était attentive, voulait savoir comment je me portais : si les conditions de détention étaient normales. Je ne m’attendais pas à une telle attention da sa part. En la voyant, c’est quelqu’un de très simple, mais elle a des qualités », témoigne l’étudiante.
Conseiller, orienter, défendre les droits
Regard vif derrière des lunettes claires, Monica Ngalula, toujours souriante, se présente comme défenseur de la « juste » cause de la femme. En 2021 elle a fait partie de l'équipe qui a créé le Centre d’Action pour le développement (CAD) où elle est chargée des programmes et d’assistance légale.
« Mon travail consiste exactement à recevoir toute personne victime de violation des droits de l’Homme, notamment les femmes. Les hommes et enfants également sans distinction de races et d’opinion. Donc, mon travail au quotidien est de conseiller, orienter et défendre leurs droits », explique-t-elle.
« Vous irez jusqu'au bout »
Elle accorde cependant une place toute particulière à la protection des femmes. « Si je me suis penchée sur la femme, c’est parce qu’on se rend compte que les associations qui existent (au Congo) se penchent plutôt sur les actions sociales. Par contre, les actions liées aux droits que l’État doit respecter envers la femme, les gens ne se penchent pas dessus. Je me sens aisée (dans mon travail) parce que quand c’est une passion, quels que soient les problèmes que vous allez rencontrer, vous irez jusqu’au bout », précise Madame Ngalula.
Monica Ngalula qualifie son travail de noble, mais ses parents, eux, craignent pour sa sécurité. « Ils se disent demain tu vas te retrouver en prison. Mais, c’est quelque chose que je porte à cœur, que j’ai aimé depuis longtemps. On va aller de l’avant. Les droits quand ils sont violés, on ne se tait pas. Il faut parler, il faut revendiquer pour rappeler à cette autorité qu’elle est censée respecter les droits de la femme », dit-elle avec insistance.
Les droits des femmes en milieu carcéral et ceux des femmes autochtones sur la santé et l’éducation sont pour Monica Ngalula les plus importants à défendre au Congo-Brazzaville.
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