Reportage Afrique

«220 logements», tranches de vies théâtrales sur fond de crises ivoiriennes

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La pièce de théâtre intitulée 220 logements, produite par La Fabrique culturelle, est projeté ce soir et demain, à l’Institut français d’Abidjan. C’est une comédie musicale, qui décrit le quotidien d’un groupe d’habitants soudés, dans la commune d’Adjamé. Histoires d’amour, petites querelles. Le premier épisode se déroule de 1990 à 2000 et aborde les révoltes estudiantines et la mort du premier président Félix Houphouët Boigny. Le second épisode, que notre correspondante a suivi, suit le quotidien de ce petit groupe d’habitants, de 2000 à 2010. Une période marquée par plusieurs crises qui ont divisé le pays. 

Scène tirée de la pièce «220 logements».
Scène tirée de la pièce «220 logements». © La Fabrique culturelle
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De notre correspondante à Abidjan,

Autour du maquis Faro Faro de tonton Samy, les habitants de la cité « 220 logements » se retrouvent pour parler des nouvelles du pays. Ce soir-là, dans la nuit du 19 septembre 2002, une tentative de coup d’État éclate. Le pays est ensuite coupé en deux. Les habitants de cette petite cité racontent, à leur manière, les entraves vécues au quotidien.  

Sylvain Baka joue le rôle du fonctionnaire. Généreux, il invite régulièrement ses voisins au maquis et conserve l’argent de son ministère chez lui. Car en temps de guerre, dit-il, les banques sont fermées.    

« La guerre a fait des malheureux, mais lui, fonctionnaire qu'il était, tenait un bon poste. Il avait un budget, alors il s'est dit qu'il profite de cette situation pour garder le budget des constructions des hôpital, des écoles, que ce n’est pas lui qui a provoqué la guerre. Donc il s'est dit qu'il est “un dommage collatéral”, comme bien d'autres », explique Sylvain Baka.

Lumière sur les difficultés du quotidien

Pour Chantal Djédjé, auteure de cette pièce, il était important de mettre en avant les difficultés les habitants.

« J'ai pris des événements qui impactaient directement sur la population, l'individu dans son quartier par exemple. La pénurie de nourriture, ça, on l'a vécu, plus de médicaments également dans les pharmacies... Donc mon choix a été guidé par ça : qu'est-ce qui a impacté directement sur la vie des gens au quotidien ? », explique-t-elle.

Le rôle de la presse

Tensions politiques, rejet de la présence française, scandale écologique, crise post-électorale en 2010… pendant près de deux heures, cette pièce montre comment une cité est totalement bouleversée par tous ces événements. Avec un outil, qui rythme l’histoire : les titres des journaux. 

« La presse a joué un rôle très important dans la crise de 2000 à 2010, sur les informations sur la façon de traiter ces informations là et la psychose que ces informations ont créé », rappelle Souleymane Sow, le metteur en scène de cette pièce. « Donc c'était une histoire de la guerre aux informations. Elles étaient traitées en fonction de ce qui arrangé chaque partie, sachant que chaque journaux avait été lié à un parti politique bien précis. »

220 logements se referme sur une note d’espoir : celle d’une nouvelle période marquée par la reprise des activités et la question de la réconciliation.   

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