Reportage Afrique

Tour d’horizon des danses traditionnelles de Côte d’Ivoire avec la compagnie Mien-Moh

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La dernière création de la compagnie Mien-Moh se joue ces jours-ci à la Fabrique culturelle d’Abidjan. Un spectacle de danse traditionnelle qui passe en revue les différentes danses du pays et de la sous-région.

Représentation de la compagnie Mien-Moh à la Fabrique culturelle d'Abidjan, le 15 avril 2023.
Représentation de la compagnie Mien-Moh à la Fabrique culturelle d'Abidjan, le 15 avril 2023. © Marine Jeannin / RFI
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De notre correspondante à Abidjan,

Pas de décor ici, ni de fioritures : tout le spectacle est dans la musique, les danses et les costumes. La pièce montre le voyage initiatique d’un jeune homme qui quitte son village pour découvrir d’autres cultures sous la forme de différentes chorégraphies.

Le percussionniste et responsable adjoint de la compagnie, Marius Lorou Bakou Bi, dit « Marco la Force tranquille », explique le titre du spectacle : Je reviens à ma tradition. « On veut montrer à tout le monde que ce qui est chez nous, c’est ce qui est pour nous. Donc, on ne peut pas laisser mourir la danse traditionnelle. On invite tout le monde à revenir à leurs traditions, c’est ce qu’on va montrer ce soir au public. »

Le protagoniste visitera les États-Unis avec le hip-hop, l’Europe avec la danse contemporaine, le Mali… Mais il découvrira aussi les danses emblématiques des différentes régions de la Côte d’Ivoire. « Moi, personnellement, je voulais vraiment danser la danse traditionnelle », raconte Léa Himborouamin Dia, danseuse dans la compagnie Mien-Moh. « Parce que ce n’est pas tout le monde qui a le temps d’aller au village pour voir certaines danses. C’est pour ça que je me suis décidée à faire ça. Je fais pratiquement tout. Mandingue, gbégbé, alloukou… Tout, sauf [la danse] contemporaine et le coupé-décalé. Tout ce qui est traditionnel, je suis dedans. »

Porter un message d'espoir pour toute la jeunesse ivoirienne

Ce soir-là, la représentation fait salle comble. Les danseurs se donnent à fond, comme en transe, devant un parterre d’enfants surexcités et d’adultes médusés. Pour beaucoup de spectateurs, même Ivoiriens, c’est une première. « Non, je ne connaissais pas ! », s’exclame l’un d’eux, ravi. « J’étais vraiment épaté par le talent des artistes. C’était vraiment bien. »

Derrière la performance artistique, la compagnie Mien-Moh veut porter un message d’espoir pour toute la jeunesse ivoirienne. En commençant par offrir une vie meilleure à ses propres danseurs. Chantal Gouanan Lédjê, directrice et chorégraphe de la compagnie, explique l’avoir fondée en 2016 en recrutant ses artistes parmi les orphelins et les enfants des rues.

« Je voyais les enfants qui n’ont pas de parents, ni mère, ni père, qui traînent dans les rues. Je vois les jeunes gens qui voyagent pour aller se tuer dans l’eau, pour aller en Europe. Je me suis dit “Attends, on peut créer une compagnie et recruter ces jeunes, et à travers la danse, ils peuvent avoir une meilleure vie !” Aujourd’hui, avec les tournées qu’on fait, les petits moyens qu’on gagne, tous mes artistes que vous voyez, j’arrive à payer leur maison. On est une compagnie, mais on est une famille. »

Une grande famille de 23 membres, dont les plus jeunes n’ont que 16 ans… Ses deux responsables, Chantal Lédjê et Marius Bakou Bi, sont d’ailleurs frère et sœur.

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