Reportage Afrique

Côte d'Ivoire: l'artiste Julien Vignikin exposé à Abidjan avec «Interactions»

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Originaire du Bénin, l’artiste plasticien Julien Vignikin a planté son chevalet en Bourgogne et expose tantôt en France, tantôt en Afrique. Il a choisi la Côte d’Ivoire pour sa première exposition solo sur le continent, « Interactions », qui présente une œuvre métissée et profondément inspirée de Jean-Michel Basquiat.

Le peintre Julien Vignikin au vernissage de son exposition «Interactions», à la galerie Amani d'Abidjan, le 11 mai 2023.
Le peintre Julien Vignikin au vernissage de son exposition «Interactions», à la galerie Amani d'Abidjan, le 11 mai 2023. © Marine Jeannin / RFI
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De notre correspondante à Abidjan,

« On voit une statuette primitive et, à droite, on voit une espèce de plâtre qui fait la pose de David dans la sculpture classique en Europe. Moi, je fais juste le lien entre les deux. En utilisant un code barre, et le Fa. Le Fa, qui est l’art divinatoire dans les pays de l’Ouest africain. »

Relier les arts traditionnels ouest-africains et occidentaux, c’est le projet au cœur de l'œuvre de Julien Vignikin, exposé en ce moment à la galerie Amani d’Abidjan. Le peintre est né et a grandi au Bénin avant de partir vivre en France à l’âge de 10 ans et d’y faire ses études : les Beaux-Arts de Dijon, d’abord, puis du graphisme à Paris.

Il reconnaît avoir eu « un parcours assez chaotique », avant de trouver sa voie : la peinture. Le plasticien vit et travaille désormais en Bourgogne, mais c’est vers son continent natal qu’il se tourne pour puiser l’inspiration.

« En prenant de l’âge, je me suis rendu compte que quelque chose me manquait. C’est cette énergie que dégage l’Afrique qui m’a rappelé. En ce moment, je suis dans un travail de recherche plastique, technique, où je travaille sur des visages un peu masqués… C’est un peu un travail d’archéologue. »

Un message à passer à travers les toiles

En 2021, les toiles de Julien Vignikin impressionnent Léon N’Guetta, le directeur de la galerie Amani, lors d’une exposition collective à Abidjan consacrée à la scène contemporaine béninoise.

« Par rapport aux autres, son écriture était beaucoup plus engagée. Plus… Je ne dirais pas “violente”, mais en tout cas il n’était pas là pour plaire à la galerie, et surtout il avait un message à passer. Les peintres qui ont des choses à dire, il n’y en a pas beaucoup, et dans ce sens, il m’a plu. Je pense que Vignikin, ce qu’il cherche lui-même, c’est un retour aux sources, du fait qu’il ait vécu longtemps en France, un retour vers ses origines. Et d’ailleurs, on le voit dans sa peinture actuelle. »

Et le public, lui aussi, est conquis. « Pour moi, c’est une très belle découverte. Même si ces œuvres sont contemporaines, ça m’a rappelé l’art traditionnel africain. Un savoir-faire ancestral qui a perdu de sa valeur au fil des années. Et je trouve ça beau à voir qu’un Africain, justement, parvienne à garder nos mémoires. »

L’exposition continuera à la galerie Amani jusqu’au 24 juin.

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