Ces Sud-Soudanais ayant fui le Soudan avec de lourdes conditions médicales [2/3]
Publié le :
Depuis le début des combats au Soudan mi-avril, plus de 90 000 Sud-Soudanais ont pris la fuite vers leur pays natal. Parmi eux se trouvent des personnes qui étaient à Khartoum pour des soins médicaux partis en catastrophe sans terminer leurs traitements. D’autres ont été blessés dans les combats et n’ont reçu aucun soin. Aujourd’hui arrivés dans la petite ville sud-soudanaise de Renk, près de la frontière, ils espèrent pouvoir être soignés ici ou lorsqu’ils seront rentrés dans leur région d’origine.

De notre envoyée spéciale à Renk,
Les cheveux grisonnants et l’allure frêle, Mawut Deng, 59 ans, campe dans l’enceinte d’un bâtiment public de Renk, comme des centaines d’autres rapatriés du Soudan. Éprouvé par le voyage depuis Khartoum, le manque de nourriture ici à Renk continue de l’affaiblir, d’autant plus qu’il était dans la capitale soudanaise pour se soigner : « Je suis allé à Khartoum en janvier, car j’étais très malade. C’est là-bas qu’ils m’ont diagnostiqué du diabète et de la tension. Malheureusement, je n’avais pas terminé mon traitement quand la guerre a éclaté. »
Pour quitter Khartoum, il a réussi à monter dans l’un des camions affrétés par des volontaires depuis Juba pour aider les Sud-Soudanais à fuir la guerre au Soudan. Maintenant bloqué à Renk, il attend désespérément un vol de l’ONU pour rentrer chez lui, à Aweil : « En arrivant ici à cause de la guerre, je me suis rendu compte qu’il y a plein d’autres gens qui sont dans la même situation que moi, qui sont très malades. Ce sont eux qui devraient être prioritaires pour être transportés vers leurs régions d’origines. »
► À écouter aussi : Les vies brisées des Sud-Soudanais ayant fui Khartoum en guerre
« Je devais être opérée le jour où les combats ont commencé... »
Installée sous un arbre dans la rue, la situation ne pourrait être pire pour Arek Piol Malou, une femme de 30 ans, touchée par une balle perdue dans la capitale soudanaise : « J’étais à Khartoum quand la guerre a éclaté. Je dormais lorsque j’ai reçu une balle dans le bas de mon dos. Je n’ai aucune idée d’où elle venait ou qui l’a tirée. C’était le troisième jour des combats. J’ai attendu quelques jours, mais quand la guerre a empiré, j’ai voulu qu’on tente de revenir au Soudan du Sud avec mes enfants. On s’est débrouillés pour venir ici. Ils m’ont aidée, ils m’ont portée. Ça fait trois semaines qu’on est là, mais je n’ai toujours pas vu de médecin. La balle est toujours à l’intérieur. Je ne sais pas quoi faire, j’angoisse, ma blessure ne guérit pas. »
Elle aussi incapable de se déplacer sans l’aide de ses enfants, Monica Bol, 50 ans, était à Khartoum pour une opération de la jambe : « Je devais être opérée le jour où les combats ont commencé. Les jours suivants, les accès à l’hôpital ont été bloqués, les routes ont été fermées. Et de lourds combats ont eu lieu près de l’hôpital. Donc je n’ai pas pu y aller. Avec mes enfants, on a été obligés de fuir. Je n’ai pas été opérée et ma jambe me fait mal. J’espère pouvoir être opérée rapidement, une fois arrivée à Juba. »
Alors que la réponse humanitaire continue de s’organiser à Renk, des cliniques mobiles pourraient être déployées afin de répondre aux immenses besoins des rapatriés, dispersés un peu partout dans la ville.
► À écouter aussi : Les vies suspendues des Sud-Soudanais réchappés de la guerre au Soudan
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne