Côte d'Ivoire: à Abidjan, les cosplayeurs rêvent de mangas africains
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En Côte d’Ivoire, les adeptes de cette pratique, qui consiste à jouer le rôle d’un personnage de fiction en adoptant son caractère et sa tenue, sont de plus en plus nombreux. Ces fans de mangas, de dessins animés et de jeux vidéos, principalement asiatiques ou états-uniens, souhaiteraient également voir émerger de grandes figures héroïques africaines.

De notre correspondant à Abidjan,
La petite remise située dans le quartier d’Angré ressemble à une caverne d’Ali Baba pour ces amateurs de cosplay. On y trouve des katanas, des casquettes, ou encore des bijoux à la symbolique bien précise. Si le cosplay a déjà une longue histoire en Asie ou en Europe, il s’est développé plus récemment en Côte d’Ivoire. Ses adeptes sont parfois la cible de moqueries ou de commentaires négatifs, explique Magalie Bah, l’organisatrice de l’Ivoire Cosplay Festival, le premier du genre en Côte d’Ivoire.
« C'était pour montrer aux gens qu'on avait la possibilité d'être ce qu'on veut. C'est notre passion. Donc, si on a envie de se déguiser en un personnage, je ne vois pas pourquoi d'autres personnes vont venir nous juger pour dire “ça ne se fait pas, ça pour les enfants, etc.” Moi, je dis que ce n’est pas que pour les enfants parce qu'il y a beaucoup de réalités dans les mangas, ils nous apprennent beaucoup de choses […] de la détermination et la confiance en soi. Moi, je pense que c'est un exemple à suivre. »
Parmi les inconditionnels, beaucoup d’anonymes – de diverses classes sociales jurent les membres du groupe – mais aussi des figures plus connues. Kidzy s’est déjà un fait un nom dans le milieu du rap ivoire, elle est aussi férue de manga. Avec sa longue veste noire et ses bottes qui montent jusqu’au genou, elle est habillée sur le modèle de Sano Manjiro, le personnage principal de Tokyo Revengers.
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Fusion de la culture manga et la culture africaine
Fan de culture nippone, elle rêve toutefois de découvrir des animations africaines. « Si les Africains en général décident de se lancer dans l'animation, ça serait très intéressant qu'ils décident de faire, par exemple, un manga qui représente nos héros africains, Soundiata KeIta, Soumaoro Kanté. S'il décidait de faire un truc comme ça, je pense qu'on oublierait complètement les mangas pour se concentrer sur ça. »
À ses côtés, Serge Dali : avec son bomber jaune canari, il est grimé en Naruto, le célèbre héros de manga. Il rappelle que la fusion entre l’animation asiatique et africaine connaît ses prémices avec le succès de Djossi Heroes de Nandy Diabaté, un film d’animation où les vendeurs de rue abidjanais deviennent des super héros. « C'est en ce sens-là qu’Ivoire Cosplay Festival veut créer une grande communauté de personnes fans de cosplay qui pourront donner la force à la fusion du manga et de la culture africaine. »
Une dizaine de boutiques spécialisées dans le cosplay ont ouvert leurs portes ces dernières années en Côte d’Ivoire. Elles sont le plus souvent tenues par des passionnés.
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