En Tunisie, malgré la crise, le boom de la mise en beauté pour le mariage [2/3]
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En Tunisie, l’écosystème autour du mariage s’est beaucoup développé avec les maisons de robes de mariées haute couture et les forfaits « spécial mariage » proposés par les salons de beauté. Si les futures mariées font moins de soirées qu’autrefois, les femmes dépensent plus pour la mise en beauté le jour J. Plusieurs enseignes tunisiennes sont devenues célèbres ces dernières années grâce à la saison des mariages.

De notre correspondante à Tunis,
C’est dans un show-room de marbre et de murs immaculés sur trois étages que Fatma Bouchiba styliste et fondatrice de la maison de couture du même nom, reçoit les visiteurs. Les essayages se font uniquement sur rendez-vous. L’enseigne propose des tenues de mariage à la location dont les prix s’élèvent à plusieurs centaines d’euros. Des tenues sophistiquées, mais différentes des costumes traditionnels de mariage à l’ancienne.
« On sent que c’est traditionnel, mais on n’a plus le traditionnel d’autrefois. Donc, on a allégé la pièce, on a allégé la matière. D’ailleurs, en dessinant ou en imaginant le modèle, je pense directement au côté pratique. De nos jours, les mariées aiment bouger, aiment danser, aiment s’éclater. » Fatma a remarqué une émancipation de la mariée durant cette dernière décennie.
« Les cérémonies du mariage, avant, c’était pour la famille. D’ailleurs à mes débuts, la mariée venait avec ses parents et il fallait que la maman valide. Et là, avec le temps, après une quinzaine d’années, je me rends compte que la mariée vient toute seule, avec ses amies, et après seulement, elle ramène sa maman pour lui faire plaisir. Mais elle a déjà choisi sa robe, donc la mariée pense à elle-même. »
« Les idées ont changé »
En s’adaptant à la mode et aux nouveaux goûts, Fatma Bouchiba a quand même gardé une marque de fabrique tunisienne : les broderies faites à la main, un hommage au patrimoine vestimentaire tunisien. Dans l’atelier, au sous-sol, les pièces en cours sont disposées sur des plans de travail. « C’est la nouvelle collection, elle est entièrement faite à la main, c’est la robe perlée. Pour la broderie, ce sont des femmes d’un certain âge, mais malheureusement, elles n’ont pas pu faire passer le savoir. Les jeunes apparemment manquent de patience. »
À quelques encablures, le salon de beauté Feryel Studio gère en moyenne trois à sept mariées par jour pour la mise en beauté. Là aussi, les désirs ne sont plus les mêmes qu’avant, comme l’explique la fondatrice Feryel Ben Hou Hou : « C’est sûr que les idées ont changé. Le maquillage artistique, il s’impose plus. Le nude, le no make-up, la simplicité. »
Les forfaits mariage qui incluent maquillage, coiffure et soins coûtent entre 400 et 600 euros. Un budget important pour la future mariée en période de crise économique. Mais malgré l’augmentation des prix de 30% sur les produits cosmétiques dans le pays, Feryel a maintenu les mêmes tarifs ces dernières années.
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