Reportage Afrique

Liberia: un système de santé toujours à bout de souffle [2/3]

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Après l’électrochoc causé par l’épidémie du virus Ebola en 2014 qui avait révélé les insuffisances des structures hospitalières, le Liberia s’est confronté à la pandémie de Covid-19. A-t-on tiré les leçons de ces crises ? Reportage au centre de santé de Benson ville, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Monrovia.

Le poste de santé de Bensonville au Liberia.
Le poste de santé de Bensonville au Liberia. © Bineta Diagne/RFI
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De notre correspondante à Monrovia,

Visite guidée du centre de santé de Bensonville. Tenneh Brochius, la responsable de cette structure nous conduit d’abord vers la sage-femme : ici, les consultations se font trois fois par semaine. Nous entrons ensuite dans la section de la médecine interne. Et comme tous les services de cette structure, le personnel se heurte à un blocage : le manque de matériel. « Les conditions de travail ici sont difficiles, témoigne un médecin qui a voulu garder l'anonymat. Il y a d’abord la distance. Ensuite, nous n’avons pas tous les outils de travail. Quand il nous manque des médicaments, nous devons les acheter. Si les médicaments ne sont pas disponibles, nous donnons aux malades une ordonnance pour qu’ils aillent les acheter eux-mêmes. »     

 « Nous sommes dans la salle des vaccins. Voici deux congélateurs. Ce sont des dons de l’Unicef. » Ces deux congélateurs sont les seuls acquis de la crise Ebola. Car depuis, ce centre de santé manque de tout, malgré l’appui du gouvernement, qui vient ponctuellement faire la liste des besoins. « Concernant le paludisme, c’est une maladie prise en charge par le gouvernement, et nous sommes sûrs à 80-90 % que nous serons pourvus en traitement. En revanche, les médicaments essentiels ne sont pas toujours disponibles », regrette Tenneh Brochius, responsable de la structure. 

Tenneh Brochius, la responsable du centre de santé de Bensonville.
Tenneh Brochius, la responsable du centre de santé de Bensonville. © Bineta Diagne/RFI

Un manque de personnel qualifié

Cette situation préoccupe les professionnels de ce domaine. « Depuis la crise du virus Ebola, seulement 17% des personnels de santé ont été formés, se désoleDeemit Dearzrua, secrétaire général des travailleurs de la santé. Nous voulons suivre des formations continues. Car toutes les maladies ont leurs propres propriétés. »   

Depuis l’épidémie d’Ebola, les autorités affirment miser sur la prévention, mais elles se heurtent à des difficultés. « Nous ne parvenons pas à instituer des frais : les consultations sont gratuites. Par ailleurs, l’état des routes est un facteur de blocage. Parfois, nous avons des approvisionnements de médicaments dans le centre de Monrovia, mais la distribution pose parfois problème », signale Varfee Tulay, vice-ministre de la Santé chargé de la Planification au ministère de la Santé. 

Le ministère de la Santé libérienne a déposé une proposition de loi, afin d’améliorer la couverture médicale dans le pays.  

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