Reportage Afrique

Centrafrique: la lutte du parc national Manovo-Gounda Saint Floris contre le braconnage [2/3]

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La réserve animalière du parc national Manovo-Gounda Saint Floris, situé au nord-est de la Centrafrique, est en phase de restructuration depuis trois ans. En partenariat avec l’Unesco et l’ONG Wildlife Conservation Society Program, le gouvernement centrafricain, grâce au financement de la Norvège, fait de son mieux pour sauver la faune et la flore. Des écogardes s’impliquent également pour protéger ce parc des braconniers étrangers et des chasseurs locaux.

Les écogardes du parc Manovo-Gounda Saint Floris en Centrafrique.
Les écogardes du parc Manovo-Gounda Saint Floris en Centrafrique. © Rolf Steve Domia-Leu/RFI
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Il est 1h du matin, derniers préparatifs pour les écogardes avant leur mission nocturne. Un groupe de braconniers armés vient d'être filmé par les caméras de surveillance. L'équipe se rassemble sous le drapeau pour recevoir les consignes du chef. 

Dans cette forêt profonde et dense, la météo annonce des pluies torrentielles dans les prochaines heures. Mais les écogardes ont un mental d'acier. Sabone Fortus est chargé de la lutte anti-braconnage. « Là, c'est notre travail, on organise des patrouilles partout dans le parc. La faune et la flore sont des richesses, et une richesse mérite d'être protégée. Si on n'arrive pas à protéger cette richesse, nous ne rendons pas service à notre pays. »

Arrestation de braconniers

Équipés de kalachnikovs, d’appareils de communication satellitaire et de lampes torches fixées sur la tête, ces hommes ont reçu l’ordre de capturer les braconniers. Les armes chargées en position de tir, les éclaireurs balaient la zone et surprennent les traqueurs.

Ces écogardes – hommes et femmes – possèdent une excellente connaissance du territoire. Dans sa tenue couleur kaki, Bertille est satisfaite de la mission accomplie. « En tant qu'écogarde, je me dois de protéger les animaux de mon pays jusqu'aux trois dernières gouttes de mon sang. Si les braconniers tentent, ils m’auront sur leur chemin. »

Sous le ciel étoilé, les trois braconniers arrêtés sont amenés vers la zone d'extraction où un véhicule 4×4 les attend. Alain Camille est le chef de troupe. « Ils seront transférés à la justice pour être sanctionnés en fonction de leurs fautes. Nous avons fait notre travail, c'est à la justice de faire le reste. »

Chaque année, les écogardes arrêtent une centaine de braconniers locaux et étrangers venus du Tchad, du Yémen, du Niger et du Soudan qu’ils remettent aux gendarmes. Et même si les conditions de vie sont dures, ces hommes savent qu'ils sont les yeux, les oreilles et les gardiens de ce patrimoine.

À écouter aussiReportage Afrique - Centrafrique : la difficile renaissance du parc national Manovo-Gounda Saint Floris [1/3]

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