En Tunisie, une résistance culturelle pour la cause palestinienne
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En Tunisie, les Journées cinématographiques de Carthage, le plus vieux festival de cinéma en Afrique, ont été annulées en solidarité avec la situation en Palestine. La Tunisie a pourtant toujours été un vivier culturel pour la cause palestinienne. Et jusqu’à aujourd’hui, les deux pays partagent une histoire culturelle très riche qui permet de résister, d’une autre manière.

De notre correspondante à Tunis,
C’est un concert où l’ambiance n’est pas forcément festive, mais plutôt commémorative. Des chansons autour de la cause palestinienne résonnent dans la salle de l’Opéra à la Cité de la Culture à Tunis, pour ce concert de soutien, vendredi 20 octobre, devant un public ému.
Les bénéfices du concert vont être entièrement reversés au Croissant-Rouge tunisien afin de soutenir l’effort humanitaire. Mais pour Samar Tlili, professeure universitaire, il s’agit aussi d’un autre combat. « Nous essayons de faire connaître à tout le monde la réalité des Palestiniens à travers la traduction des informations, la création de contenus et le partage de leur culture. C’est pour cela que je suis venue aujourd’hui. Il n’y a plus beaucoup d’espaces d’expression libre en Tunisie, mais au moins, ici, c'est une forme de militantisme pour la cause palestinienne », confie-t-elle.
Elle rejette l’annulation des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), décidée par le ministère des Affaires culturelles le jeudi 19 octobre. « Je ne comprends pas cette décision. Au début, l’annulation des évènements en marge des JCC, qui ont un caractère festif, je pouvais la comprendre. Mais annuler le festival, je trouve que c’est n’importe quoi. On aurait pu saisir l’opportunité pour le transformer en une session dédiée à la cause palestinienne, justement. Surtout que c’est un festival qui a toujours été très engagé politiquement », déplore Samar Tlili.
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Des actions culturelles en soutien à la cause palestinienne
Pour Teycir Kerkenni, future avocate, assister à des évènements culturels qui soutiennent la cause palestinienne renforce la mobilisation dans la rue. « En fait, je trouve que cela permet de s’interroger, de réfléchir à l’histoire de ce peuple à travers d’autres médiums, et cela peut convaincre les plus réticents d’aller soutenir aussi les Palestiniens dans des manifestations », propose-t-elle.
D’autres ont modifié leur programmation, comme le CinéMadart à Carthage, qui a remis à l’affiche le film Alam du réalisateur palestinien Firas Khoury, sorti au printemps dernier. « Notre seule arme, ce sont les images que l’on peut montrer, les voix que l’on peut donner à entendre. On l’a programmé tous les jours pour essayer aussi d’offrir un espace, un lieu et une occasion de débattre, et de voir d’autres images que celles que l’on voit dans les médias », explique Kais Zaied, le responsable du cinéma.
Autant d’actions culturelles qui se joignent aux manifestations politiques en solidarité avec la cause palestinienne. Elles réunissent des centaines de personnes presque chaque jour depuis le début des bombardements sur Gaza.
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