Reportage Afrique

Kenya: à l'hôpital Aga Khan de Kisumu, la réduction des émissions carbone avance à grands pas

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Dans la lutte contre le réchauffement climatique, tous les secteurs sont amenés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, y compris le secteur de la santé. Le mois dernier, dans la perspective de la COP28 qui se tient actuellement à Dubaï, l'OMS a d'ailleurs dévoilé un nouveau cadre pour construire des systèmes de santé résilients face au changement climatique et à faible émission carbone. À Kisumu, dans l'ouest du Kenya, l'hôpital Aga Khan a déjà amorcé sa transition.

Quand l’ensoleillement est maximal, les panneaux solaires installés sur le toit de l’hôpital Aga Khan de Kisumu peuvent couvrir jusqu’à 60% de ses besoins en énergie.
Quand l’ensoleillement est maximal, les panneaux solaires installés sur le toit de l’hôpital Aga Khan de Kisumu peuvent couvrir jusqu’à 60% de ses besoins en énergie. © Pauline Gleize / RFI
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De notre envoyée spéciale à Kisumu,

Des rangées de panneaux photovoltaïques recouvrent une partie des toits de l’hôpital Aga Khan de Kisumu, d’où l’on aperçoit le lac Victoria. James Onguru, chef de projet, pointe du doigt l’installation la plus proche : « Ceux-là, on s’en sert pour produire de l’eau chaude. Elle est ensuite stockée dans les réservoirs noirs là-bas ».

Un peu plus haut, d’autres produisent une partie de l’électricité consommée par le bâtiment : « Quand l’ensoleillement est maximal, ils peuvent couvrir jusqu’à 60 % de nos besoins en énergie ».

Des besoins que l’hôpital tente de réduire grâce à des ampoules LED ou des détecteurs de mouvement dans certaines pièces. Mais certains appareils médicaux consomment beaucoup d'énergie. Dans le cadre de ses efforts de décarbonation, l’hôpital a aussi pris des mesures plus spécifiques.

Les panneaux solaires servent aussi à faire tourner les machines de ce petit local blanc. Bashir Ahmad, responsable des équipements de santé de l’hôpital, explique de quoi il retourne : « C’est la pièce où l’on produit de l’oxygène. 21 % de l'air est composé d'oxygène. La machine prend l’air ambiant, capture l’oxygène et enlève les autres gaz. En le produisant nous-même, nous évitons des émissions carbone liées au transport ».

La technologie comme principale difficulté

Les efforts pour lutter contre le changement climatique s’invitent jusque dans le soin des malades : « En anesthésie, il y a aussi certains gaz comme le protoxyde d’azote. Il est utilisé comme un gaz porteur, mais c’est un gaz à effet de serre. Donc, on a réduit l’utilisation du protoxyde d’azote et on utilise de l’air à la place. Cela fonctionne de la même manière et c’est sans danger ».

L'une des principales difficultés dans la route vers la décarbonation de l'infrastructure est la technologie, assure Pacifique Mukamusangwa, chargée du projet zéro émission nette : « Beaucoup de technologies qui sont recommandées ne sont pas encore ici sur le marché au Kenya. Et celles qui sont là sont un peu plus chères ».

L’hôpital assure avoir déjà réduit de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre depuis 2021. Il vise une baisse d'au moins 80 % d’ici à 2030.

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