Mozambique: à Mocímboa da Praia, au Cabo Delgado, une situation sécuritaire stabilisée [2/2]
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Direction le nord du Mozambique pour le second reportage consacré à la situation sécuritaire dans la province du Cabo Delgado. La ville de Mocímboa da Praia, ancien bastion des jihadistes du groupe Ansar al-Sunna, plus connu sous le nom de shebabs, reprend vie petit à petit. Si l'insécurité persiste dans certaines zones de la province, plus de deux ans après le déploiement des forces rwandaises et de la SADC, la situation sécuritaire s'est largement améliorée dans la région.

De notre envoyée spéciale à Mocímboa da Praia,
Revenu à Mocímboa da Praia il y a plus d’un an, Dade Sumail a repris ses activités de vendeur de poisson : « Quand les terroristes étaient là, nos commerces étaient très affectés. Ils sont venus trois fois, ils volaient nos marchandises et s’enfuyaient dans la brousse. Maintenant, la situation est revenue à la normale, il n’y a plus de problème de sécurité ».
Dans le marché, les attaques des insurgés restent encore dans les esprits. Difficile pour certains de croire à une sécurité durable, explique le commerçant Awali Mbaroko : « Certains habitants ne peuvent pas imaginer que la guerre est terminée... Beaucoup sont restés dans la brousse, et ils ne peuvent pas croire que la ville est paisible maintenant ».
Aucun incident n’a été enregistré dans la ville depuis sa reprise des mains des insurgés en août 2021. Selon les autorités, le groupe Ansar al-Sunna s’est désormais réfugié à plus d’une centaine de kilomètres au sud, notamment dans le district de Macomia. Le major-général de l’armée mozambicaine Tiago Alberto Nampele : « La zone où l’ennemi est présent est le nord de la forêt de Katupa. Mais ils sont seulement dispersés en très petits groupes, ils ne se rassemblent pas dans des bases, juste dans de petits camps très flexibles ».
Le soutien de l'armée rwandaise
Dans les rues de Mocímboa da Praia, les convois des patrouilles rwandaises passent régulièrement devant les marchands. 3 000 soldats et policiers du pays des mille collines sont déployés dans la province depuis plus de deux ans.
Le brigadier général Ronald Rwivanga, porte-parole de l’armée rwandaise : « Combien de temps nous allons rester ici ? Nous poursuivons désormais plusieurs étapes pour développer le secteur sécuritaire. Nous n’avons pas de calendrier, mais nous sommes en train de renforcer les capacités pour s’assurer que quand on prendra la décision de se retirer, ils seront capables d’opérer par eux-mêmes ».
Selon l’armée, moins de 300 insurgés restent actifs dans la région. Mais les combattants provoquent encore des mouvements de population. En novembre, l’ONU enregistrait plus de 1 500 déplacés dans le district de Macomia suite à des attaques.
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