Reportage Afrique

Sur les traces africaines d’Aston «Family Man» Barrett

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Au sein des Wailers, il était celui qui accompagnait Bob Marley à la basse. Né en 1946, Aston Barrett est décédé le 3 février dernier. Tout au long de sa carrière, avec ou sans la légende du reggae, il a tissé des liens et partagé son savoir avec le continent africain.

Le musicien Aston «Family Man» Barrett des Wailers (décédé le 3 février 2024) se produit sur le Petrillo Music Shell lors d’un festival le 13 juillet 2014 à Chicago aux États-Unis. (Image d'illustration)
Le musicien Aston «Family Man» Barrett des Wailers (décédé le 3 février 2024) se produit sur le Petrillo Music Shell lors d’un festival le 13 juillet 2014 à Chicago aux États-Unis. (Image d'illustration) Getty Images - Raymond Boyd
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C’est l’un des « riddim » – rythme en patois jamaïcain – les plus connus en Afrique. Enregistrée en 1986, avec Aston « Family Man » Barrett à la basse, son frère Carlton à la batterie, une chanson culte : Jérusalem, d’un certain Alpha Blondy. « Quand on a composé Jérusalem, j’ai apporté ma cassette de Côte d’Ivoire et Family Man est celui qui a tout goupillé. C'est eux qui ont officialisé l’existence du reggae africain », explique le chanteur ivoirien.

Alpha Blondy a croisé la route d’Aston Barrett grâce à une grande journaliste qui a notamment écrit Rockers d’Afrique et Le Premier Rasta : Hélène Lee, qui a toujours fait le pont entre le continent africain et la Jamaïque. Des sessions studio à Kingston, Alpha Blondy retient une chose : le son, le feeling d’Aston Barrett. « Il y a une sorte de magie, dans sa basse et sa façon de jouer. Et il apporte quelque chose à laquelle vous ne vous attendez pas. Il apporte sa propre résonance, sa vibration. »

L'Afrique unie

Liés par le rastafarisme à l’empereur d’Éthiopie Hailé Sélassié, Marley et ses musiciens – dont d’Aston Barrett – se sont toujours tournés vers l’Afrique. En 1979, la pochette de l’album Survival est un patchwork des drapeaux du continent. Y figure ce titre : Africa Unite.

En décembre de la même année, les Wailers sont invités à jouer au Gabon. Marley revient avec sa troupe en avril 1980. Dans la nuit du 17 au 18, dans le stade Rufaro bondé, les Wailers célèbrent sur scène l’indépendance de la dernière colonie européenne. La Rhodésie du Sud devient le Zimbabwe.

Discret, sensible, mais si puissant avec sa basse, Aston « Family Man » Barrett a donc participé à sa manière à l’émancipation du continent africain. Et c’est dans ce cadre qu’Alpha Blondy a souhaité lui rendre hommage : « Mon frère "Family Man", mission accomplie. Vous avez rendu des millions d'hommes heureux, seul Dieu peut vous remercier. Reposez en paix. ».

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