Reportage Afrique

À Busan, un ramasseur de plastiques raconte les dangers de son métier

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Ils traitent tous les jours nos déchets qui sont envoyés dans leurs pays. À la conférence sur le plastique à Busan, en Corée du Sud, les petites mains du plastique viennent témoigner de leurs conditions de vie. À travers le monde, ce sont plus de 21 millions de personnes qui travaillent dans des déchetteries de plastique où aucune mesure sanitaire n'est respectée.

[Photo d'illustration] Un homme transporte un sac de bouteilles destinées à être vendues pour être recyclées après les avoir pesées dans la décharge du bidonville de D'angora à Nairobi, au Kenya, le 5 décembre 2018.
[Photo d'illustration] Un homme transporte un sac de bouteilles destinées à être vendues pour être recyclées après les avoir pesées dans la décharge du bidonville de D'angora à Nairobi, au Kenya, le 5 décembre 2018. AP - Ben Curtis
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De notre correspondant à Busan,

John Chweya est kényan et il a fait tout le chemin jusqu'à Busan en Corée du Sud pour témoigner du travail, souvent invisible, des ramasseurs de déchets plastiques. « Quand j'avais 13 ans, notre entreprise familiale qui vendait des vêtements de seconde main a brûlé dans l'incendie du marché. Notre famille s'est retrouvée dans une situation où tout le monde devait travailler pour manger et c'est comme ça que je me suis retrouvé à travailler à la déchetterie dans laquelle je suis depuis 21 ans », raconte-t-il.

Un travail éreintant de collecte et tri des déchets à la main qui expose sa santé à de nombreux risques. « Cela impacte notre santé, je suis allé à plusieurs déchetteries en Afrique du Sud et une en Afrique de l'Ouest. Quand le plastique brûle, les ramasseurs inhalent 16 000 différents produits chimiques sous forme de plastique brûlé. C'est une des raisons pourquoi beaucoup de mes collègues depuis des années ont des symptômes qui paraissent cancéreux. »

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Venu partager son témoignage, il espère une prise de conscience des autres pays sur la situation de millions de travailleurs et un traité qui pourrait les protéger. « Le message que je veux partager avec les autres pays présents ici, est que, nous, les ramasseurs de plastique, représentons plus de 21 millions de personnes dans le monde. Ce n'est pas un chiffre qu'on peut ignorer. J'aimerais dire à tous les pays, ici, que le traité doit être juste. Il faut qu'ils se rendent compte que ce traité tient entre ses mains la vie, l'avenir et les familles de 21 millions de ramasseurs de plastique à travers le monde. »

Après la conférence, John Chweya retournera dans la décharge, mais espère continuer son travail en sachant être protégé.

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