Spectacle: «La Vie parisienne» d'Offenbach en version longue non censurée
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« La Vie parisienne » de Jacques Offenbach, le plus populaire des opéra-bouffe français se présente au Théâtre des Champs-Élysées à Paris dans sa version originelle, intégrale et non censurée, telle que l’a imaginée son auteur en 1866. L’œuvre phare du roi de l’opérette est habillée par Christian Lacroix qui signe sa première mise en scène.

On croyait tout savoir sur La Vie parisienne d’Offenbach jusqu’à ce qu’une équipe scientifique du Centre de musique romantique française tombe sur des centaines de pages de manuscrits dans les archives de la Bibliothèque Nationale de France.
Alexandre Dratwicki, directeur artistique du Palazzetto Bru Zane, raconte :
Il s’avère que "La Vie parisienne" avait eu une genèse difficile. On a retrouvé des cartons qui contenaient tous les morceaux coupés pendant les répétitions parce que les chanteurs de la création n’arrivaient pas à chanter ce dont Offenbach avait rêvé. Il y a même eu des petits dessins parce que les musiciens quand ils s’ennuient à la répétition, ils vous dessinent des caricatures, des petits rebus, des mots-croisés et on sentait derrière chaque partition une impatience et puis aussi une incapacité parce que "La Vie parisienne", ça n’est pas écrit pour un théâtre d’opéra, mais pour le Théâtre du Palais-Royal où on faisait du théâtre parlée. Et à quelques semaines de la Première, Offenbach et son librettiste Halévy ont décidé de tout changer. Et ça sent l’urgence parce que les deux derniers actes de "La Vie parisienne", c’est quand-même mal pavé dans ces actes terminant.
Des passages inédits
Deux ans d’enquête en terrain inconnu et La Vie parisienne retrouve toutes ses couleurs, deux actes nouveaux, un trio de ronflement et une quinzaine d’autres numéros inédits, en partie victime de la censure de 1866.
Pour Alexandre Dratwicki , « il y a un trio diplomatique qui est sensationnel parce qu’il moque la diplomatie politique et militaire qui est d’actualité à toutes les époques de l’humanité. Vous avez aussi un quatuor du cocher très développé, vous savez ces moments de folie d’Offenbach avec des gens de bonne société : un baron, une douairière bretonne dans une situation rocambolesque de Jean le cocher qui n’est pas du tout Jean et pas du tout un cocher. »
Ode à La Vie parisienne
Quatorze chanteurs solistes, huit danseurs acrobates, 170 costumes extravagants pour rendre toute sa splendeur à ce miroir de la société parisienne du Second Empire – et un couturier qui signe décors, tenues et sa première mise en scène : Christian Lacroix.
« Le pont entre Offenbach, c’est-à-dire 1866, l’année de la grande exposition universelle qui a fait venir à Paris toute l’Europe, et le Paris d’aujourd’hui, c’est un Paris en travaux. Donc, il y a une partie du décor qui est Eiffel et Offenbach -dès l’enfance, j’ai toujours été emballé par cette loufoquerie, c’est très cocasse, un peu comme du cirque », explique le grand couturier.
Entre échafaudages et clowneries, ombres chinoises et hommes en porte-jarretelles, Christian Lacroix fait chanter une ode à La Vie parisienne aussi fantaisiste et jubilatoire que celle rêvée par Offenbach. « Ce Paris de gaîté, d’entrain, de joie et aussi de sensibilité, c’est lui qui l’a inventé. Je crois qu’il n’a jamais existé. C’est sa vie parisienne », conclut-il.
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