Exposition « Mondes magiques, mondes libérés » de Max Ernst à Aix-en-Provence
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Subversif et visionnaire, Max Ernst (1891-1976) fait partie des artistes les plus marquants et les plus inclassables du 20ᵉ siècle. De nationalité germano-américano-française, ce peintre et sculpteur signe une œuvre singulière à la frontière entre réalité et illusion. 130 de ses peintures, sculptures, dessins et céramiques sont actuellement exposées à l'Hôtel de Caumont, centre d'art à Aix-en-Provence dans le sud de la France sous le titre « Mondes magiques, mondes libérés ».

« Si la peinture est le reflet du temps, elle doit être folle » disait Max Ernst. Ses toiles sont peuplées de créatures hybrides et mystérieuses. Son œuvre, empreinte de magie et de liberté. Sophie Guérinet, médiatrice et responsable d'exploitation de l'hôtel de Caumont :
« Le titre de l'exposition, c'est " Mondes magiques, mondes libérés " puisqu'il y a vraiment ces visions intérieures, ces animaux fantastiques. C'est un artiste qui a connu des périodes très sombres : la première, Seconde Guerre mondiale, il a été interné au Grand Émile... Mais, à chaque fois, il a réussi à s'en libérer. On découvre des œuvres, des couleurs joyeuses, les oranges, des bleus magnifiques et toujours très énigmatiques avec des petits personnages ou des animaux fantastiques qui se dissimulent à certains endroits dans ces forêts. »
Ces forêts sombres et angoissantes, habitées de squelettes et de chimères, contrastent avec des paysages solaires, jamais ordinaires.
« Un tableau qui s'intitule un "Tissu de mensonges", où il y a vraiment cette dualité entre le monde sous-marin, puisqu'il va représenter des poissons qui volent dans les airs, et ces hauteurs cosmiques, où ils représentent des oranges qui volent. Il se réfère à une phrase de Paul Eluard qui disait que la terre était bleue comme une orange. Et d'ailleurs, André Breton le nommait le "Léonard du surréalisme". »
Nourri de psychanalyse, de sciences et d'alchimie, de philosophie et de poésie, Max Ernst ne se laisse enfermer dans aucun style ou mouvement, mais consacre sa vie à explorer, à élargir les horizons de l'art.
« C'est un artiste qui peut réaliser des œuvres de la taille d'un timbre-poste jusqu'à des formats immenses, des fresques et surtout, c'est un grand expérimentateur. Toute sa vie et sa carrière durent plus de 70 ans. Il a travaillé la technique du collage, du grattage et du frottage. C'est lui qui les a inventés. Et c'est un grand voyageur, Max Ernst. Il est né en Allemagne, il va s'installer ensuite une vingtaine d'années en France, puis il va partir aux États-Unis, en Arizona, où il va s'imprégner de la culture amérindienne. »
Il va jusqu'au bout du monde, à Hawaï, pour immortaliser un volcan en éruption en 1952. Cet homme, en quête de liberté et marié quatre fois, continue à créer des mondes magiques, inondés de couleurs jusqu'à la fin de sa vie, à 84 ans.
► Pour en savoir plus : L'exposition « Mondes magiques, mondes libérés » autour de Max Ernst est à découvrir à l'Hôtel de Caumont, Centre d'Art à Aix-en-Provence jusqu'au 8 octobre.
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