Frieze Séoul: bientôt le rendez-vous phare de l'art contemporain en Asie?
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La Corée du Sud est-elle en train de s’imposer comme la nouvelle place forte du marché de l’art en Asie ? Du 6 au 9 septembre s'est déroulé la deuxième édition de la Frieze Séoul. Ce rendez-vous de collectionneurs, galeristes et amateurs d’arts met en lumière la dynamique du marché sud-coréen, qui est désormais le sixième mondial. De nombreuses galeries à la renommée internationale ont fait le choix de s’installer à Séoul pour rayonner en Asie.

Dans les allées de la Frieze Séoul, en plein cœur du très chic quartier de Gangnam, les éclats de voix en cantonais, japonais ou mandarin, se mélangent avec l’anglais et le coréen. Pour cette deuxième édition, le monde de l’art asiatique et mondial a fait le déplacement. À l’image de Rachel Lehmann, fondatrice de la galerie Lehmann-Maupin, qui a un espace en Corée du Sud depuis 2017.
« Tout d’abord, il y a de très bons artistes. Ensuite, li y les fondations pour que ces artistes puissent gagner leur vie, et de bonnes académies, ce qui est super important. Tout cela permet de faire émerger une scène artistique. Mais ce développement n’est pas très récent, il y a eu une croissance constante ces quinze dernières années », explique-t-elle.
Fabien Massicot, codirecteur de la galerie Art Works Paris Seoul, s’est installé en 2014, avant l’arrivée des plus grandes galeries internationales. « Séoul est devenue une place internationale pour le marché de l’art. D’abord des galeries étrangères sont venues s’installer, mais surtout la Frieze a ouvert sa foire à Séoul, ce qui a braqué l’objectif sur l’art coréen, donc plus de collectionneurs étrangers s’intéressent à nos artistes coréens. »
Une tendance qui se confirme à la foire où la galerie française Perrotin a choisi de mettre en avant son vivier local. « Nous avons de grands artistes sud-coréens, comme Park Seo-bo ou Shim Moon-seop que nous représentons. Depuis longtemps, nous savons que les collectionneurs coréens étaient très actifs, et l’année dernière, nous avons réalisé que ces jeunes collectionneurs émergents étaient en croissance ici. Et nous pensons qu’ils seront très importants pour notre futur et c’est pour ça que nous continuons notre expansion ici », détaille Amy Park, la responsable de la communication de la galerie.
Une tendance qui doit profiter aux artistes
Après avoir littéralement explosé en 2021, le marché de l’art a connu un net ralentissement début 2023. Dans ce contexte, la jeunesse des collectionneurs sud-coréen rend la Corée du Sud attrayante, mais il faut que cette tendance profite aux artistes, rappelle Patrick Lee, directeur de Frieze Séoul.
« Quand on parle du marché de l’art très dynamique de la jeune génération d’acheteurs ici, il faut rappeler que beaucoup d’entre eux pensent qu’il n’y a que le marché de l’art aux enchères. Donc j’espère qu’une foire comme la Frieze peut aider à éduquer et faire comprendre à une partie de ces jeunes collectionneurs que les galeries soutiennent les artistes, et qu’en achetant aux galeries, on soutient les artistes. Mais cette culture est en train de changer, ce qui est très positif. »
Avec le plus grand nombre de musées privés au monde, un système fiscal attractif et l’investissement durable d’acteurs locaux, la scène artistique séoulite semble solide. Beaucoup espèrent même qu’elle dépassera Hong Kong pour devenir la capitale du marché de l’art asiatique, mais d’autres craignent que l’attention internationale freine l’émergence de jeunes artistes sud-coréens.
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