Covid-19: des Français toujours réfractaires à la vaccination

Il y a de moins en moins de primo-vaccinés qui, pour certains, retardent la décision, et pour d’autres, ils n’ont tout simplement pas l’intention de se faire vacciner. Pourquoi certaines personnes sont-elles réfractaires au vaccin ?

Plus de 50% des Français ont reçu au moins une dose de vaccin conte le Covid-19. Mais, la campagne de vaccination qui a connu des recors en début juin, marque le pas pendant la dernière semaine du mois. © REUTERS/Pascal Rossignol

Les Français sont globalement favorables à la vaccination contre le Covid-19. Mais il y en a tout de même quelques-uns qui sont réfractaires au vaccin anti-Covid.

C’est le cas de cette jeune femme qui, bien qu’elle soit enceinte de six mois, ne compte pas se faire vacciner. « On n’a ni trouvé pour le cancer, ni trouvé pour le sida ni trouvé pour des maladies qui existent depuis “perlimpinpin” (sic)... Je ne vois pas pourquoi du jour au lendemain on va trouver un vaccin pour un virus qui vient juste d’être là. Donc, non merci », affirme-t-elle. 

Tout comme cette future maman, cette étudiante avoue avoir des doutes sur les vaccins et ne compte pas se faire vacciner tout de suite. « Je trouve que le vaccin a été fait trop vite, trop rapidement. Je préfère attendre un peu et voir ce que ça fait sur les gens », dit-elle, prudente.

« L’impression d’être obligé de le faire »

Les autorités sanitaires comptent sur une immunité collective pour vaincre l’épidémie. Mais pour cela, il faut qu’environ 80 % de la population soit vaccinée. Ce n’est pas encore gagné, car il y a encore beaucoup de réfractaires à la vaccination.

Ce jeune couple est déjà vacciné, mais dit comprendre la réticence des gens. « Je ne l’aurais pas fait si je ne devais pas partir en vacances. Je le fais, mais j’ai un peu l’impression d’être obligé de le faire », dit l’un, et sa conjointe d’ajouter : « On le fait pour se simplifier la vie et ne pas avoir besoin de faire des tests pour partir et pour rentrer, en toute transparence. » « Mais ce n’est peut-être pas les bonnes raisons du coup... », concède-t-il.

Cette employée municipale elle, ne comprend pas l’attitude des gens qui ne se font pas vacciner. « Normalement on devrait avoir confiance. S’il y a une campagne de vaccination qui est organisée, c’est bien qu’on peut le faire. Je pense qu’on n’a pas mis au point un truc qui va faire crever les gens en masse. Il ne faut pas exagérer... », lâche-t-elle.

Faire plus de pédagogie

Quant aux personnels soignants qui refusent le vaccin, ce sexagénaire exprime son incompréhension. « Alors là, vraiment... Ils sont censés connaître encore mieux que la population moyenne ce qu’il y a derrière les vaccins. Donc peut-être que justement, les gens se disent “puisque les soignants sont réticents, c’est qu’il y a certainement quelque chose qu’on ne nous dit pas” », pense-t-il.

Et pour le docteur Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la Fédération des médecins de France, il faut un travail de pédagogie pour convaincre. « C’est vrai que ce n’est pas ce qu’on lit et ce qu’on entend sur les réseaux sociaux. Comme quoi on injecte la 5G, ou comme quoi on va modifier le capital génétique des patients... Toutes ces inepties on les entend sur les réseaux sociaux », dit-il. Puis d’ajouter : « On sait très bien que le bénéfice est largement en faveur du vaccin. Il faut se faire vacciner si on veut un jour recommencer à vivre normalement. Donc il faut que les gens qui hésitent se fassent vacciner, c’est le seul message à faire passer », martèle-t-il.

Ce médecin généraliste est favorable à la vaccination obligatoire pour les personnels des hôpitaux et maisons de retraite. Une possibilité qui pourrait être effective dès le mois de septembre, si le taux de vaccination des soignants ne progresse pas.