Ukrainiens réfugiés en France: l'accueil dans une famille à Paris [1/5]
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La guerre en Ukraine a provoqué le départ d'au moins 5 millions de personnes. La France en accueille environ 100 000. Cette semaine, retour sur le parcours de certains de ces Ukrainiens. Dans l'une des nombreuses familles qui est devenue le foyer d'accueil des réfugiés. Emmanuel Ferlay et sa famille offrent l'hospitalité à une Ukrainienne et son fils. Un reportage de Léa Ramsamy.

Celle qui est heureuse, c'est Olha Demianenko. Elle a reçu des friandises aux graines de tournesol, une spécialité ukrainienne. Des cheveux roux très courts, un gilet rose, Ohla a 35 ans. En Ukraine, elle était esthéticienne. Elle n'a pas encore trouvé de travail en France, ses journées sont un peu vides et son pays lui manque.
« Il y a les friandises aux graines de tournesol qui me manquent, mais c'est surtout ma famille. J'ai mon autre fils qui a dû rester. Je suis au quotidien ce qu'il se passe en Ukraine, j'utilise beaucoup de chat, notamment sur Telegram. Je viens du Donbass, là où c'est le plus chaud. Parfois, il n'y a pas d'électricité donc je ne peux pas contacter ma famille. Je suis très inquiète, parce que des missiles peuvent tomber à tout moment. »
Une intégration réussie à l'école
Grâce à sa famille d'accueil, le fils d'Olha, Kyrilo, 12 ans, a tout de suite été scolarisé. Un soulagement pour Olha : « C'était un stress très important bien sûr, après tout ce qu'on a vécu. Néanmoins, aujourd'hui, Kyrilo se sent déjà très intégré. Comme tous les enfants au début, il ne voulait pas retourner à l'école. Mais maintenant, il a découvert son nouveau collège, il dit qu'il est très heureux d'y retourner. Il y a quelques enfants russophones dans son école avec qui il peut parler, mais il s'est aussi fait des amis français. Et selon le retour des enseignants et de la directrice, tout se passe bien. Kyrilo est content et motivé, ça me rassure ».
Olha et Kyrilo ont été accueillis par Emmanuel Ferlay, sa femme et leurs trois enfants. Chez eux, personne ne parle ukrainien, mais tout le monde se débrouille pour communiquer. « Olha et Kyrilo sont très discrets, très dignes, ils gardent les choses pour eux, donc on a du temps. L'idée, c'est de favoriser pour eux un environnement de sécurité et de bienveillance », indique l'hôte.
Un traumatisme persistant pour les réfugiés
C'est grâce à Maryna Grytsenko Nénon qu'Olha a rencontré cette famille française. Maryna est ukrainienne d'origine. Lorsque l'invasion russe a débuté, cette membre du Rotary club a voulu participer à l'accueil des réfugiés en France. Maryna accompagne cinq familles ukrainiennes en tant qu'interprète.
« On a de la chance, ça se passe très, très bien dans cette famille. Majoritairement, c'est le cas. Il y a quand même parfois des difficultés, note-t-elle. Les gens ont traversé un choc terrible et vivent encore toujours dans ce choc, parce que même si eux sont aujourd'hui sous le ciel bleu, leurs familles sont toujours sous les bombes. »
Pour l'instant, cette famille s'est engagée à offrir un toit à Olha et Kyrilo jusqu'à Noël. Mais ils sont conscients que la guerre pourrait durer et l'accueil se prolonger.
► À consulter : « Les voisins du 12 bis », un podcast en français-ukrainien pour se familiariser avec la langue française
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