Éco-score textile: le coût environnemental des vêtements arrive sur les étiquettes en France
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En France, un éco-score textile entre en vigueur ce mercredi 1er octobre dans les enseignes de prêt-à-porter. L'objectif : informer le consommateur sur le coût environnemental du t-shirt, de la veste ou du maillot de bain qu'il s'apprête à acheter. Inspiré d'un indicateur conçu par l'Union européenne, ce nouvel outil de mesure français n'est pas obligatoire.

Dans sa boutique au centre de Paris, Christophe Cordonnier vend des vêtements conçus à partir de matières recyclées. Sa marque, Lagoped, est la première en France à afficher l'éco-score de ses produits textiles. Si on prend l'exemple d'un coupe-vent de cette marque, le coût environnemental est de 2 639 points d'impact : « Ça veut dire que c'est le résultat d'une analyse de cycle de vie complète sur un produit, depuis la matière première jusqu'à sa fin de vie, en passant par sa fabrication, sa distribution, les transports, son stockage, son utilisation. Et sur cette analyse de cycle de vie, on prend en compte 16 impacts environnementaux : l'utilisation des ressources naturelles, que ce soit l'eau, les terres arables, les minerais, les pollutions de l'eau ou de la terre... »
Les règles de calcul sont publiques, chaque marque peut donc s'emparer de la méthodologie ou confier ses données à un organisme extérieur. « Il faut savoir où sont faites les matières, où est fait le tricotage, le tissage, la teinture, qu'est-ce qu'on a utilisé comme produit, quels sont les poids, quelles sont les compositions... Après, on peut se contenter d'avoir simplement la composition, le poids et le pays de fabrication, ça suffit déjà pour calculer un score, qui ne sera pas le plus précis de ce que fait l'entreprise qui calcule le score, mais en tout cas, qui sera une approximation qu'on peut mener », poursuit Christophe Cordonnier.
Plus le produit a un score élevé, plus son impact sur la planète est lourd. Pour ces deux passantes, ce nouveau chiffre indiqué sur l'étiquette aura du mal à rivaliser avec les petits prix des enseignes de fast fashion. « Je connais beaucoup de gens qui pensent d'abord économiquement, et c'est normal. C'est un peu compliqué en ce moment ou parce qu'ils n'ont pas beaucoup d'argent », lâche une première.
Un indicateur pour repenser la consommation
« Mais aussi, je pense que les personnes ne sont pas forcément informées sur le coût environnemental de la production de vêtements et que, justement, si l'éco-score venait à être mis en vigueur correctement, ça pourrait être un vrai outil sur la manière dont on informe les consommateurs sur leur choix », note une autre.
Un indicateur qui va dans le bon sens selon l'ONG les Amis de la Terre, mais qui devrait être assorti de pénalités financières pour les marques. Pierre Condamine, chargé des questions de surproduction, développe : « Si je vends un t-shirt qui a un impact environnemental qui est bien plus élevé que le reste, eh bien, je dois payer 1€, 2€ en plus pour avoir le droit de le commercialiser en France. Et ça, c'est ce qu'on demande. Parce qu'en effet, l'information, la sensibilisation, c'est une bonne étape, mais ça n'infléchit pas les pratiques des consommateurs et des consommatrices. Mais, par contre, si on met une pénalité financière, les entreprises peuvent, elles, être plus disposées à essayer de changer leurs pratiques. »
Les marques afficheront cet éco-score sur la base du volontariat. Et pour celles qui ne l'ont pas fait d'ici un an, la société civile pourra publier elle-même le coût environnemental de leurs produits sans accord préalable de l'enseigne.
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