Reportage France

Agriculture: le secteur des vendanges en quête de main-d'œuvre

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En France, l’été a été chaud et sec. Si de nombreuses cultures ont souffert du climat, les vignes, elles, s'en sortent bien avec un millésime 2022 prometteur. Mais les vignerons ont dû avancer la date de vendanges : près de deux semaines plus tôt que les autres années, par exemple en Champagne. Résultat : il a fallu recruter en urgence et trouver de la main-d’œuvre aussi bien française qu'étrangère.

Récolte de raisin dans une exploitation viticole française
Récolte de raisin dans une exploitation viticole française © REUTERS/Regis Duvignau
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Dans les vignes de Vincent Martin, les seaux débordent de raisins. « On a des belles grappes, bien noires, bien bleu foncé, chargées de jus donc ça fait plaisir à voir », dit-il, satisfait.

Le vigneron a donné le coup d’envoi des vendanges en avance, deux semaines plus tôt que l’année dernière et il a donc fallu s’organiser. « On a des collègues qui comptaient sur les étudiants, mais ils vont repartir pour les études et du coup, on va se retrouver en déficit de main-d’œuvre », dit-il. Puis il ajoute : « Sur l’exploitation, j’ai besoin d’environ 18 personnes pendant 10, 12 jours. C’est vrai que la vendange est un métier physique donc c’est compliqué de recruter. Ça fait mal au dos, ça demande d’être en forme et d’être volontaire. Il y a un besoin de main-d’œuvre. »

Si certains vignerons passent par des sites d’emplois, postent des annonces sur les réseaux sociaux, ou font même appel à des prestataires privés, Vincent Martin, lui, peut compter sur un réseau de travailleurs en France et à l’étranger. « On a plusieurs origines, vous avez des locaux et puis on a des gens qui viennent de Pologne », indique le vigneron.

Ces travailleurs polonais, on les trouve un peu plus au loin, accroupis en plein soleil au pied des vignes. Ici pas besoin de parler français : un sécateur et une bonne condition physique font l’affaire. « On n'est pas très expérimentés, il faut bouger les feuilles et trouver l’endroit où il faut couper », explique Béata.

1 500 euros environs pour deux semaines de vendanges

Elle a fait plus de 1 600 km, elle arrive de Gdynia dans le nord de la Pologne. Ici, Béata touche le Smic horaire plus une prime de productivité, soit un revenu estimé à 1 500 euros pour deux semaines de vendanges.

« Chez moi en Pologne, je suis réceptionniste dans un hôtel », raconte-t-elle. « Ici en deux semaines, je vais gagner deux fois plus que mon salaire. Notre idée en venant travailler dans les vignes, c’était de gagner un peu d’argent, d’en profiter d’être en France pour aller visiter Paris, et puis de garder un peu de sous pour en ramener à la maison. »

Puis Béata ajoute : « En Pologne, je connais beaucoup de gens qui aimeraient venir travailler dans les vignes. Mais il faut avoir les bonnes connexions. Moi, j’avais un ami dans les vignes, je ne l’ai pas lâché et je l’ai finalement convaincu de m’amener avec lui. (rires) Non, mais plus sérieusement, nous, on a pas peur de travailler. »

Pour attirer plus de travailleurs, le département de l’Aube y va aussi son coup de pouce. Une nouvelle fois cette année, les plus modestes peuvent travailler dans les vignes tout en continuant de toucher leurs allocations.

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