Comme à Tokyo en 2020, le skateboard aura une place de choix lors des Jeux olympiques et paralympiques 2024, avec des épreuves place de la Concorde à Paris. Dans la capitale, le collectif « Girl Swirl » s’est formé en juillet dernier. Il est ouvert à tous, mais surtout aux filles pour apprendre le skateboard et gagner en confiance dans une discipline très pratiquée par les hommes.

Sous un franc soleil d’avril, les piétons s’arrêtent et regardent le ballet des skateuses. Une artère sans voiture leur sert de terrain de jeu en plein cœur de Paris. Assises, couchées, courbées... Pendant trois heures, vingt filles enchaînent les figures et se laissent glisser sur leurs planches d’un bout à l’autre de la rue.
C’est le collectif de skateboard « Girl Swirl » qui les a réunies, un collectif de skateuse né à Los Angeles en 2018 et dont l’antenne française a été créée en juillet 2022. Pauline est co-leader de ce collectif : « On est en majorité à destination des femmes et des minorités de genre. C’est plus difficile en tant que femme de prendre possession de l’espace urbain en skate. Ça crée un environnement beaucoup plus facile pour débuter lorsque l’on est entouré principalement d’autres femmes. »
Faire du skateboard entre filles, « cela fait moins peur », juge Eva, qui a débuté le skateboard il y a deux ans. Elle poursuit : « Cela fait moins peur et puis se gameller devant des filles, cela fait moins flipper que tomber devant 40 mecs qui skatent depuis qu’ils ont 12 ans et tu as l’impression qu’ils vont te juger. Même si ce n’est pas le cas en plus ! Mais je trouve ça rassurant en fait. »
► À lire aussi : JO 2024: Quentin Rakotomalala, pionnier de la natation synchronisée masculine en France
« Ça nous redonne confiance »
De son côté, Clara l’assure, elle a déjà fait demi-tour en arrivant dans un skate-park, « parce qu’il y avait trop de mecs. Je ne me sentais pas légitime. C’est impressionnant, on voit qu’il n’y a que des mecs et puis ils se débrouillent super bien. C’est un peu flippant quand on débute. Donc le fait de se retrouver entre filles, ça fait un peu “girl power”. Nous sommes là, on existe aussi, nous aussi, on skate. Ça nous redonne confiance. »
Certaines filles sont débutantes, d’autres font leurs premiers pas sur un skateboard. Les Jeux olympiques participent aussi à la démocratisation de ce sport, à le rendre plus visible, observe Manon, 27 ans : « On a commencé à voir les compétitions aux JO, et on constate qu’il y a autant de filles que de garçons et on se rend compte qu’elles ont 10 ou 12 ans et elles ont déjà un niveau excellent. Et elles ne se posaient pas la question à la base, si c’était plus pour les garçons ou pour les femmes, elles se sont juste fait plaisir, elles ont aimé. Et effectivement avec les JO, je me dis que tout est possible, il faut juste le vouloir et c’est ouvert à tout le monde finalement. »
La France compte 6 000 licenciés de skateboard, 40 % sont des filles. Le chiffre ne fait qu’augmenter depuis une quinzaine d’années.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne