Bâtiment, travaux publics, transports... Entreprises cherchent jeunes désespérément
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À Paris, un salon professionnel s’est tenu mi-mai, organisé par le Medef, principal syndicat des patrons en France. Le but pour les entreprises présentes : attirer un maximum de jeunes pour les former, les embaucher, et pallier la pénurie de main d'œuvre en cours, dont le besoin s'est accentué avec l'arrivée prochaine des JO 2024.

Avec près de 5 000 offres de contrats d’apprentissage, le Salon des métiers, de l’orientation et de l’alternance, a sorti les gros moyens, le 10 mai 2023, pour attirer un maximum de jeunes. L’événement est organisé par le Mouvement des entreprises de France (Medef), principal syndicat des patrons en France.
Seuls ou accompagnés d’un parent, les étudiants et lycéens se présentent tour à tour aux stands qui les intéressent, lettres de motivation et curriculum vitae en main. Une cinquantaine d’entreprises a répondu présent à l’appel, notamment des entreprises spécialisées dans la construction, le bâtiment ou les transports.
L’apprentissage ou l’alternance est le format privilégié par les employeurs à la recherche de bras. Avec ces types de contrats, les jeunes partagent leur temps entre l’école et l’entreprise, comme l’explique Tiphaine Perrichon, de la Fédération régionale des travaux publics d'Ile-de-France : « Ce sont des métiers qui véhiculent encore beaucoup d’idées reçues. Nous, on est ouverts à toutes et tous. Aujourd’hui, les entreprises font part de difficultés de recrutement, donc c’est pour cela qu’elles vont plutôt privilégier les parcours en apprentissage ou en alternance pour pouvoir accompagner la formation des personnes tout en les fidélisant et en les faisant salariés des entreprises. »
Dans certains secteurs comme celui de la construction, les besoins sont urgents, indique Monique Bemelmans, de la Fédération française du bâtiment : « Nos 32 métiers, comme maçon ou électricien, sont en tension. On a un besoin annuel de renouvellement et rien que pour renouveler les départs, on a besoin de recruter 10 000 à 11 000 personnes tous les ans. Et rien qu’en Île-de-France ! »
Les Jeux olympiques accentuent les tensions autour de la main d’œuvre
Axelle, la vingtaine, a fait le déplacement. Elle est en master management et développement durable, et revient d’un entretien avec une représentante de la RATP, le réseau de transport de la région parisienne : « Je me suis dit que pour la RATP, qui gère tout le transport urbain de Paris, la question environnementale devait sûrement être cruciale pour eux. J’en ai parlé avec la dame tout à l’heure et elle a bien sûr appuyé ce côté-là au sein de la RATP », déroule l’étudiante, qui assure qu’on lui a aussi parlé des Jeux olympiques. « La RATP veut moderniser son réseau et le rendre accessible au plus grand nombre. Et ils vont aussi avoir besoin d’énormément de personne au niveau du recrutement. » Pour l’année 2023, la RATP cherche 6 600 personnes, notamment des conducteurs de bus ou de métro.
Les Jeux olympiques ont accentué ce besoin de main d’œuvre, explique Tiphaine Perrichon, de la Fédération régionale des travaux publics d'Île-de-France : « L’impact des Jeux Olympiques vient encore renforcer cette tension, puisque le peu de main d’œuvre disponible est parfois attribué à certains chantiers au détriment d’autres. »
Et ce besoin de main d’œuvre est parti pour durer, assure Monique Bemelmans à la Fédération française du bâtiment : « Même après les Jeux Olympiques et paralympiques, il y aura un fort besoin de main d’œuvre et la tension continuera. »
L’autre secteur très sollicité pour les Jeux Olympiques est celui de la sécurité privée, mais aucune entreprise de cette filière n’était présente au salon. Pourtant, les besoins seront colossaux, pendant les deux semaines d’olympiades, en 2024.
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