La «cobotique», ces robots qui travaillent main dans la main avec les humains
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Dernier épisode de notre série sur les nouveaux métiers. Aujourd'hui, on s'intéresse au secteur de l'industrie qui voit évoluer depuis quelques années des ingénieurs en cobotique. « Cobotique », c'est la contraction des mots « robot » et « collaboration ». Charge donc à l'ingénieur de développer et programmer des cobots, des robots collaboratifs, pour qu'ils assistent au mieux les humains. Comme cette entreprise qui développe des cobots depuis moins de trois ans.
De notre envoyée spéciale près de Cholet,
Depuis près de 20 ans, l'entreprise Jyga est spécialisée dans les robots de conditionnement, de mise en carton et de mise sur palettes. Pour rester performante, elle ne pouvait pas rater le virage de la cobotique, une révolution dans le secteur de l'industrie. Qui fait de la machine et de l'humain, des partenaires. Christophe Chatelier est directeur commercial : « C'est la première fois qu'on intègre un robot avec un humain et qu’il y a un contact entre les deux. Ce qui intéressant, c'est qu'on arrive aussi à faire travailler un opérateur à quelques centimètres ou quelques dizaines de centimètres du robot. On ne pouvait pas le faire auparavant parce que les robots étaient trop dangereux. »
Il faut imaginer ce que signifie la présence d'un robot sur une chaîne de production : un géant d'acier, enfermé dans une cage, dont la puissance et la rapidité de ces mouvements peuvent être dangereux en cas d'interaction avec un humain. Toute la différence avec le cobot. « On gagne en espace. On peut le déplacer facilement aussi d'un poste à un autre, donc c'est beaucoup plus souple, donc c'est vraiment une révolution », poursuit Christophe Chatelier.
Le cobot ne ressent pas l'effort
Le cobot est là pour soulager l'homme dans des tâches pénibles, dangereuses ou répétitives. Il prend le plus souvent la forme d'un bras articulé, comme celui que programme Davy, 23 ans. Le cobot fait moins d'un mètre de haut, avec à son extrémité une pince qui saisit à la demande des pièces en acier : « Il va juste venir prendre la pièce et la déposer ici. Il va faire bêtement ce que je lui dis de faire. Par contre, il se fatiguera moins qu'un humain, il n'aura pas de douleurs aux articulations et ne sentira l'effort. »
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Le jeune ingénieur nous montre sur une tablette tactile des lignes de code : « Ce que j'aime bien, à la différence de la robotique traditionnelle, c'est la facilité de prise en main. Soit je le bouge à l'aide de l'écran, soit c’est manuellement. » Le cobot devient alors un prolongement de la main humaine.
Dans le bureau d'étude, Emmanuel Thibaud, chef de projet, finalise une commande par téléphone : « Là, c'étaient des cartons de steak, donc on vient créer une palette pour qu'il puisse la mettre en frigo, pour l'envoyer chez les transporteurs. »
Vers une fin de la manutention humaine ?
À ce client, l'entreprise propose le pal'it air, un assistant à la palettisation. Aymeric Jaunet, le directeur général adjoint de Jyga : « Il va être capable de faire exactement les mêmes mouvements que les bras d'un homme. Là, il va pouvoir se trouver partout autour de ce cobot, jusqu'à l'écran qui est sur le cobot et il va pouvoir interagir avec la machine en permanence. »
Sans risque, puisque grâce à une multitude de capteurs, le cobot s'arrête net à la moindre collision ou au contact d'un objet plus lourd que prévu. Mais si la cobotique s'immisce aussi facilement au milieu des employés, elle peut parfois les remplacer. Chez un récent client de Jyga, il ne reste qu'un opérateur sur trois aux postes de conditionnement. Il ne soulève plus de carton, mais gère désormais des cobots.
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