La Chine célèbre l’année du bœuf sous le signe du Covid-19
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En Chine, ce devait être le Nouvel An du retour à la normal, ce ne sera pas pour cette fois finalement. Afin de prévenir une nouvelle vague pendant les vacances de la fête de printemps, les autorités sanitaires ont renforcé les mesures de restrictions à la circulation. Résultat : en cette période traditionnelle de grande migration, certains travailleurs migrants à Pékin hésitent à faire leur baluchon.
« L’Orient est rouge » de Mao, le carillon de la gare centrale de Pékin reste immuable, mais l’esplanade, chose plus inhabituelle, est quasi vide en cette veille de vacances de Chunjié, les grandes vacances chinoises des retrouvailles en famille.
Légère bousculade au niveau des guichets. Un peu en retrait, droit comme un « i » dans le vent d’hiver, Liu Haihong 57 ans, attend son tour. Cet employé de sécurité (Baoan) pense aux siens qu’il va retrouver dans sa province du Hebei.
« Ouh là, moi ça fait deux mois que je suis là. Ça fait donc deux mois que je n’ai pas vu ma famille. Là dans mon sac, il y a tout ce que j’ai. Je n’allais pas abandonner mes affaires. Voyez, c’est ma bassine avec mes effets de toilettes. Et puis, j’ai mon oreiller dans le dos. Mon train part cette nuit. Je dormirai un peu dans la gare. Je ne sais pas quand je reviendrai à Pékin, peut-être à l’automne prochain. »
Avec la stratégie du zéro Covid, les travailleurs migrants craignent de se retrouver coincés dans leur village en cas de nouvelles infections. Pour voyager, il faut montrer son appli de santé plus un test Covid négatif à l’aller et au retour. Liu Hongyi, 28 ans, travaille dans la « IT ». On l’a croisé dans la longue file d’attente d’un centre médical communautaire, où l’on effectue des tests PCR.
« On a besoin de faire un test Covid dans les 72 heures avant le départ. Mon entreprise nous conseille de moins sortir et de respecter les consignes nationales. Moi je ferai ce qu’on me dit. Tant pis si je ne peux pas revenir à Pékin. Je resterai en quarantaine chez mes parents. Ce n’’est pas un Nouvel An lunaire ordinaire. On ne pourra pas sortir de la maison. »
Test et limitation des sorties, message entendu également par Zhao Jinfeng, la cinquantaine passée, cette travailleuse sociale vient de se faire dépister.
« J’ai fait le test, comme ça je peux aller dans ma province natale du Shanxi. J’espère revenir à Pékin dans trois semaines, mais je sais qu’il faudra refaire un test et rester confiné. »
Et voilà Ge Ge, le chien de Zhou Hongyan, 48 ans qui tient une petite épicerie dans une résidence du centre de la capitale. Pour la première fois de sa vie, madame Zhou et son mari resteront à Pékin. Impossible de rentrer dans la province familiale du Henan, c’est un peu compliqué cette année.
« On a décidé de ne pas partir, car on a peur de rester coincés à la campagne. Et puis on n’est pas sûr de pouvoir faire les tests rapidement sur place pour rentrer. C’est triste. Ça fait un an que je n’ai pas vu ma famille. Mais mon fils devrait pouvoir y aller, c’est déjà pas mal. »
Une grande muraille sanitaire entre les provinces, les mesures pour éviter au maximum les déplacements de population sont encore plus restrictives dans la capitale. Ce qui qui n’arrêtera pas le rire de Madame Zhou bien décidée à fêter malgré tout ce Nouvel An pas comme les autres et l’entrée dans l’année du bœuf.
« Je vous souhaite à tous une très bonne année. »
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