Élections au Mexique: le président López Obrador toujours populaire
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Ce dimanche auront lieu au Mexique des élections législatives, régionales et municipales. Généralement, les élections intermédiaires sont l’occasion pour les Mexicains de sanctionner le parti au pouvoir. Cette fois-ci, la figure du président a dominé la campagne. AMLO, le surnom de López Obrador, affiche un piètre bilan économique et sécuritaire, mais il est toujours très populaire auprès d’une majorité de Mexicains.

De notre correspondante à Mexico, Emmanuelle Steels
Dans la ville de Mexico, le parti d’Andrés Manuel López Obrador, Morena, espère reconquérir ce dimanche quelques mairies de communes gouvernées par la droite. Comme dans le reste du pays, ses candidats devraient tirer profit de la popularité du président : environ 60 % des Mexicains ont une opinion positive d’AMLO.
Pour Rosa María Rodríguez, une inconditionnelle, la fascination qu’il exerce n’a rien de surprenant. « C’est un président qui se lève tous les jours à 4h du matin pour commencer à travailler tôt, sans relâche, il a baissé son salaire. C’est un président qui a gagné cette popularité à la force du poignet », assure-t-elle.
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« C’est le début des progrès »
Les partisans de López Obrador voient en lui un rempart contre la corruption, qu’ils associent aux gouvernements du passé. L’absence de résultats, les dix millions de Mexicains qui ont basculé dans la pauvreté au cours des deux dernières années… Cela n’érode pas leur confiance. Le président ne peut pas tout résoudre en quelques années, selon Luis Rodríguez, un retraité. « Maintenant, c’est le début des progrès. Mais il faudrait que le président puisse rester au pouvoir longtemps, poursuivre son travail en faveur des plus pauvres et des plus démunis. C’est absolument nécessaire », s’exclame le retraité.
López Obrador continue d’exalter l’espoir d’une grande transformation du Mexique. Il en parle tous les jours lors de sa conférence de presse qui dure parfois plus de deux heures. Les Mexicains ne sont pas forcément satisfaits de son bilan, mais ils s’identifient au personnage, selon la politologue Denise Dresser. « Sa popularité reflète surtout une connexion émotionnelle. Les gens ont de l’affection pour lui, il renvoie l’image d’un homme honnête, proche, qui parle leur langage. Ceux qui avant se sentaient exclus ont l’impression qu’ils les représentent », explique la politologue.
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Un rejet mutuel
Selon tous les sondages, Morena restera la principale force politique à la Chambre des députés et devrait remporter des sièges de gouverneurs dans plusieurs États. Pour Andrea García Márquez, une étudiante en sciences politiques, la force d’AMLO réside surtout dans le rejet des autres partis… « Le fait qu’il soit encore aussi populaire, c’est le reflet du ras-le-bol de la société. Les gens ne votent pas seulement pour le président, ils votent aussi contre les autres. »
L’inverse est aussi vrai : nombreux sont les Mexicains qui éprouvent une aversion viscérale pour López Obrador, qu’ils jugent autoritaire, paternaliste, voire populiste. Les autres partis n’ont pas présenté de programmes sophistiqués lors de cette campagne : leur unique argument, c’est l’opposition à López Obrador. Ils veulent mettre un terme au triomphalisme du président.
Avec 500 députés fédéraux à élire, 15 gouverneurs et plus de 20 000 postes en jeu au total, ce sont les plus grandes élections jamais organisées au Mexique. Ce scrutin, qui survient trois ans après la victoire triomphale d’Andrés Manuel López Obrador, est considéré comme un plébiscite de sa présidence.
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