Reportage international

Allemagne: la politique familiale sous Merkel

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Congé parental, développement des crèches et des écoles primaires ouvertes toute la journée : l’ère Merkel a été marquée par des avancées importantes pour la politique familiale. Elles ont modernisé la société allemande en permettant aux femmes de concilier plus facilement travail et vie familiale.

Dans une rue de Berlin le 24 août 2021. (Image d'illustration)
Dans une rue de Berlin le 24 août 2021. (Image d'illustration) dpa/picture alliance via Getty I - picture alliance
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De notre correspondant à Berlin,

« Quand elle est devenue chancelière en 2005, elle a eu un grand programme de réformes. Il y a seulement un de ces projets qui s’est réalisé et c’était la révolution familiale. » Ralph Bollmann, l'auteur d'une récente biographie d'Angela Merkel le souligne : l'Allemagne avait un retard important à rattraper. Le manque de crèches et des écoles qui n’accueillaient les enfants que jusqu’à la mi-journée : autant de raisons qui expliquaient le nombre plus important de femmes au foyer ou travaillant à temps partiel, en Allemagne comparée à d’autres pays.

« C’est Ursula von der Leyen qui a voulu que les femmes, même en tant que mères aient la possibilité de participer pleinement au marché du travail. Je suis très heureuse que cela ait pu se faire », commente Barbara Vinken, auteure du livre La mère allemande.

Une des réformes menées par Ursula von der Leyen, à l’époque ministre de la Famille, aujourd’hui présidente de la Commission européenne, est l’introduction d’un congé parental payé 2/3 du salaire net pour que les parents puissent prendre en charge leur nouveau-né en attendant qu’il puisse aller à la crèche. Si les pères participent, la durée du congé s’allonge.

Martin Langendorf et sa femme ont fait partie des premiers à en avoir profité. « Ça n’est pas entièrement aux femmes de se sacrifier pour l’éducation. Ça m’apparait tout à fait normal que le père reste aussi à la maison quelques mois pour garder son enfant, confie-t-il. C’est un développement immense pour la société allemande. »

Sous Angela Merkel, des efforts importants ont également été mis en place pour développer les places de crèches auxquelles les parents ont un droit depuis 2013, même si des déficits subsistent. Juste avant les élections, le Parlement a voté une loi obligeant les communes à partir de 2026 à disposer d’écoles primaires ouvertes toute la journée. Objectif : améliorer la prise en charge des enfants et permettre aux femmes qui le souhaitent de travailler à plein temps.

Angela Merkel a eu besoin pour ces avancées du soutien des sociaux-démocrates sur des sujets qui leur tiennent à cœur. Dans les rangs conservateurs comme au sein de l’Église catholique, cette révolution culturelle passe mal. Des chrétiens-sociaux bavarois évoquent des « stages couches » pour les pères qui profitent du congé parental ; l’Église catholique critique le développement des crèches contraire aux intérêts de la famille. Autant de déclarations qui appartiennent au passé dans un pays devenu plus moderne. Cela vaut aussi pour la CDU qu’Angela Merkel a dépoussiérée et modernisée.

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