Pologne: les réfugiés d’Ukraine continuent d’affluer jour après jour
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Ils sont plus d’un million cinq cent mille à avoir traversé la frontière polono-ukrainienne et des milliers d’entre eux arrivent dans la gare centrale de Varsovie, avant de rester en Pologne ou de poursuivre leur périple dans un autre pays. La Pologne est donc en première ligne de cette crise humanitaire et les grandes villes polonaises, de plus en plus sous pression face à cet afflux de réfugiés, appellent à l’aide.
De notre correspondante à Varsovie,
Devant la gare Centrale de Varsovie, des tentes ont été dressées et proposent de l’eau et de la nourriture. À quelques mètres de là, Macha et Nastia, deux sœurs ukrainiennes, viennent d’arriver de Kiev.
« On ne voulait pas quitter Kiev, mais la situation était de plus en plus difficile. On a pris que ce qu’on a pu, c’est-à-dire aucun vêtement, tout ce que je porte là, c’est tout ce que j’ai. »
Environ 300 000 Ukrainiens sont arrivés à Varsovie. Des réfugiés qui de plus en plus n’ont aucun contact ou famille en Pologne, contrairement à ceux des premiers jours. Le désarroi est donc complet. À la gare Centrale, des dizaines de bénévoles s’activent. Depuis le début de la guerre, un élan de solidarité sans précédent s’est mis en place en Pologne.
L'aide aux réfugiés repose sur les bénévoles et les ONG
« On a mis en place de la nourriture chaude, mais ce sont grâce à nos contacts, ce sont des restaurants et des traiteurs que je connais et qui viennent aider gratuitement. Mais j’aimerais de l’argent pour les payer et qu’ils produisent plus, et j’aimerais qu’ils soient payés par le gouvernement. Nous volontaires, on veut aider, mais nous n’avons pas suffisamment de force et d’énergie pour le faire encore pendant deux, trois semaines. On a besoin d’un système qui fonctionne », explique Michal Wilczenli, un volontaire de 38 ans.
Parmi les volontaires, les ONG ainsi que les municipalités, sur lesquels reposent en grande partie l’aide aux réfugiés, de nombreuses voix s’élèvent donc pour demander à l’État polonais d’agir davantage et pour critiquer les propos récents du gouvernement se réjouissant de ne pas avoir à construire de camps de réfugiés, grâce à la solidarité de la population. En effet, les villes de Varsovie et Cracovie entre autres ont prévenu qu’elles arrivaient à saturation en termes d’hébergement. Mais pour Kuba Czajkowski, coordinateur bénévole de l’entrepôt de don à la gare, pour que l’État mette en place une réponse généralisée, il faut un soutien international.
Une loi en cours d'examen par le Parlement
« En Pologne, avec toute la bonne volonté des volontaires, de toutes les institutions, que ce soit au niveau du gouvernement, ou au niveau de la collectivité territoriale, on n’est pas en mesure d’absorber 5 millions d’Ukrainiens en 15 jours et de leur construire des maisons. Aujourd’hui, ça repose essentiellement sur la solidarité des Polonais. détaille-t-il. C’est formidable, mais il faut que ça dure et pour que ça dure, il faut de l’aide au niveau de l’Union européenne ou de l’ONU. »
Une loi est en train d’être examinée par le Parlement pour légaliser le séjour des Ukrainiens en Pologne pendant 18 mois et leur permettre l’accès à des aides sociales, au marché du travail ou encore aux écoles. La loi prévoit aussi de donner 8 euros par jour aux institutions ou particuliers qui hébergent des réfugiés. Une somme bien trop insuffisante, selon les municipalités.
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