En Corée du Sud, deux jeunes hommes symboles du combat pour les droits LGBT+
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La Cour suprême coréenne pourrait-elle reconnaître les droits des couples de même sexe ? Alors que politiquement les droits des personnes LGBT+ sont très rarement défendus par les grands partis politiques, Kim Yong-min et So Seong-wook sont devenus le symbole de ce combat.

Avec notre correspondant à Séoul, Nicolas Rocca
Dans un quartier résidentiel en bordure des montagnes qui entourent la capitale, Kim Yong-min et So Seong-wook nous accueillent dans leur modeste trois pièces. La lumière filtre légèrement à travers le drapeau arc-en-ciel qui leur sert de rideaux. Ils semblent toujours étonnés qu’en quelques années leur couple soit devenu un symbole. « Nous avons effectué une cérémonie de mariage et nous vivions ensemble, mais nous n'avions aucun droit en tant que couple. Et puis nous avons découvert par hasard qu'il était possible de s'inscrire à l'assurance maladie en tant que personne à charge, et nous avons donc pensé à faire une demande, que nous avons effectuée auprès de l'agence d'assurance maladie, ils l’ont accepté et c'est comme ça que tout a commencé », explique Kim Yong-min.
Après la médiatisation de leur histoire, ce droit leur a été retiré. Ils ont alors porté plainte, ont perdu un premier procès, avant d’obtenir gain de cause en appel en février dernier. « Notre amour a gagné », assurait à l’époque les larmes aux yeux So Seong-wook. Il est encore ému aujourd’hui : « Je ne peux même pas compter le nombre de personnes, même certaines à qui je n'ai pas parlé depuis des années, qui m'ont contacté pour me féliciter. Je peux voir qu'il y a tellement de personnes autour de moi qui sont tellement heureuses que je pense que nous avons en quelque sorte baigné dans ce sentiment de joie et de bonheur… »
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Mais le combat n’est pas terminé, car le dossier est désormais porté devant la Cour suprême. « Je pense que si nous gagnons devant la Cour suprême, cela sera historique, car la plus haute cour du pays aura reconnu les couples de même sexe, avance Kim Yong-min. Si c’est le cas, je pense qu’ensuite, il y aura de plus en plus de droits pour les LGBT en Corée à l'avenir à la suite de cette décision. Mais ce n'est encore qu'un seul droit, nous ne pouvons pas nous arrêter là, et je pense qu'en fin de compte, nous devons obtenir plus de droits, comme le mariage. »
Ce militantisme par voie juridique a été contraint selon eux par l’inaction des politiques. « L’action des deux principaux partis politiques en Corée du Sud a été très décevante, je ne pense pas que dans notre pays, l’espoir puisse venir du pouvoir législatif, déploreson compagnon. Mais nous essayons de faire changer les choses et la société continue de progresser. Donc, si les droits des personnes LGBT ne sont pas pris en compte, alors les grands partis vont finir par perdre des voix, et les partis au pouvoir seront ceux qui soutiennent activement nos droits. »
Un cadre législatif trop peu protecteur selon eux, à l’image de leur histoire d’amour qui a d’abord été illégale, car elle a débuté durant le service militaire. Pourtant, la loi martiale interdit toute relation homosexuelle.
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