Les catholiques hongrois se préparent à accueillir le pape François
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Le pape François arrive ce vendredi en Hongrie pour une visite de trois jours. Les catholiques hongrois se préparent avec ferveur. Mais tous ne sont pas d’accord avec le Premier ministre Viktor Orban, qui instrumentalise la visite du Saint-Père à des fins politiques et le présente comme un allié de son gouvernement.

De notre correspondante à Budapest,
Dans les bureaux de Radio Maria au centre de Budapest, des bénévoles, en majorité des retraités, s'occupent d'envoyer du courrier. Rujie et Maria attendent avec impatience l'arrivée du pape François. « On a hâte qu'il soit là, qu'il renforce notre foi. On a besoin de lui », disent-elles. Les deux bénévoles, qui habitent en province, feront 80 kilomètres en bus dimanche pour assister à la messe célébrée à Budapest par le Saint-Père
Djurdje, technicien de la radio, ira aussi : « Rencontrer le pape, ça n'arrive qu'une fois dans une vie, sauf si on est italien. Je ne sais pas pourquoi il revient en Hongrie, mais je suis très heureux ». Il y a deux ans, le souverain pontife n'était resté que trois heures à Budapest pour le Congrès eucharistique mondial. Il avait promis de revenir en Hongrie. Radio Maria le suivra en direct pendant trois jours.
Les auditeurs de cette radio sont en majorité des personnes âgées. Alors pour rajeunir son audience, elle organise des camps d'été pour étudiants. Esther Rigaud y a participé. Depuis, elle a son podcast sur Radio Maria et cette étudiante de 22 ans qui n'était pas pratiquante attend elle aussi la visite du pape avec impatience : « La semaine prochaine, j'irai à la messe pour la première fois. Je suis ravie, je retrouve la foi, c'est peut-être grâce au camp d'été de la radio. Avant, il y avait un vide dans ma vie et je me sentais perdue ».
Le directeur d'un journal catholique indépendant s'inquiète que le pouvoir utilise la visite du pape dans un but politique. Depuis des semaines,les médias pro-gouvernementaux répètent que le souverain pontife partage les idées du gouvernement Orban sur la guerre en Ukraine. « Un mensonge », selon lui : « Le pape François pense que la paix ne peut pas être obtenu par un cessez-le-feu. Le pape et son ministre des Affaires étrangères disent que l'agresseur doit quitter l'Ukraine et le gouvernement hongrois ne dit pas du tout ça. D'autre part, l'Union européenne essaie de forcer Poutine à arrêter cette agression. Eh bien, le gouvernement hongrois est le seul gouvernement qui est contre ces sanctions européennes ».
Pour contrer la propagande gouvernementale, le directeur et son journal ont lancé une campagne d'information sur le vrai message du pape sur des affiches dans la rue ou sur Internet, on peut lire des extraits des discours du Saint-Père comme cette phrase où François critique les régimes populistes. « L'un des fantasmes du populisme, c'est de prétendre qu'il défend la civilisation chrétienne contre des ennemis imaginaires ».
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