Reportage international

Guerre de Corée: à l'occasion du 70ᵉ anniversaire, les vétérans se souviennent

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Ce mercredi 26 juillet, les deux Corées commémorent le 70ᵉ anniversaire de l’armistice de la guerre de Corée. L’occasion de se souvenir des près de 3 500 français engagés aux côtés des Sud-Coréens dans ce conflit qui n’est toujours pas résolu. Pour cet anniversaire, un vétéran du bataillon français est revenu en Corée pour rendre hommage à ses frères d’armes. Une cérémonie au cœur de la zone démilitarisée, l’ancienne ligne de front qui sépare aujourd’hui les deux pays.

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol préside une cérémonie de rapatriement pour recevoir les restes de soldats sud-coréens tués pendant la guerre de Corée de 1950-1953, la veille du 70e anniversaire de l'armistice coréen, à la base aérienne de Séoul à Seongnam, en Corée du Sud, le 26 juillet, 2023.
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol préside une cérémonie de rapatriement pour recevoir les restes de soldats sud-coréens tués pendant la guerre de Corée de 1950-1953, la veille du 70e anniversaire de l'armistice coréen, à la base aérienne de Séoul à Seongnam, en Corée du Sud, le 26 juillet, 2023. via REUTERS - POOL
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De notre correspondant à Séoul, 

Au sommet de la colline d’Arrowhead, là où les soldats français des Nations unies ont repoussé la dernière offensive chinoise en 1952, André Datcharry, 91 ans, se souvient de son engagement :

On m’a dit “est-ce que vous voulez partir en Indochine ?" J’ai dit non, je ne veux pas y aller, je veux aller en Corée. La seule chose où j’ai eu une petite appréhension, mais ça n’a pas duré longtemps : Quand on approchait de Séoul, on était encore loin du front, mais on entendait sans discontinuer le bruit du canon. À ce moment-là, j’ai eu une petite appréhension, mais c’est passé. 

Et puis on allait faire des patrouilles. Un jour, ils m’ont repéré, les Chinois m’ont repéré. J’ai entendu un sifflement et puis tout d’un coup boum ! Je me suis dit, là, c’est pour moi ça. Et quand ils faisaient un tir, à tous les coups, il y en avait un deuxième ou un troisième qui faisait mouche.

Alors là, j’ai tout lâché, j’ai rampé pour qu’ils ne me voient pas, j’ai rampé, rampé, le plus loin possible. Et effectivement tout de suite après, boum. J’ai dû attendre le soir pour revenir où j’étais, récupérer mes affaires. Mais je n’ai rien pu récupérer tout était détruit. Si je m’étais terré là, j’y passais.

Au-delà des combats, il se souvient avec émotion de la misère des civils : 

Les enfants. Des milliers et des milliers d’enfants orphelins, qui n’avaient rien à manger, rien pour se couvrir. C’était pratiquement que des ruines. Et c’est bizarre, tout de suite après, même pas un an après la guerre, vous alliez dans les villages et voyiez ces enfants qui jouaient, étaient heureux.

Dans toux ces conflits, ce sont toujours les femmes et les enfants qui sont les victimes. Regardez en Ukraine par exemple. Si je n’avais pas mon âge, j’y repartirais.

Aujourd’hui, la Corée du Sud rend hommage à ses combattants français.

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