En Lombardie, les adieux émouvants du cycliste Thibaut Pinot
Publié le :
Le Slovène Tadej Pogaçar a remporté pour la 3ᵉ fois consécutive ce samedi 7 octobre, à Bergame, en Italie, le Tour de Lombardie, la dernière grande classique cycliste de la saison. C’était aussi la dernière course en carrière d’un des anciens vainqueurs de ce « monument », le cycliste français le plus aimé de ces dernières années : Thibaut Pinot. À 33 ans, ce champion singulier, attachant, à la carrière riche et cabossée, range déjà son vélo. Un crève-cœur pour ses supporters, venus en nombre se rassembler à 3 km de l’arrivée pour reformer le « virage Pinot », déjà mis en place lors du dernier Tour de France.

On n’avait jamais vu la Via della Boccola dans pareil état. Pour une journée, cette petite rue sur les hauteurs de Bergame, devient la Curva Pinot.
Un virage façon stade de football à ciel ouvert, fumigènes, mégaphones et chants du PSG détournés à la gloire de Thibault Pinot. L’initiative revient au CUP, le collectif Ultras Pinot.
Rémi est l’un des ses co-fondateurs : « On a organisé ça principalement sur les réseaux, on a aussi favorisé les échanges, pour le co-voiturage, le train etc, on a deux personnes qui viennent de Copenhague. Il y en a un qui vient en avion et un qui vient en voiture. Seize heures de voiture pour venir. Trente-deux heures aller-retour. »
► Le coureur français Thibaut Pinot

De partout en France et d’ailleurs. Ils sont 600,700, peut-être plus présents, pour voir les derniers coups de pédale de leur Thibault. Si proche, et pourtant si solitaire. Antihéros romantique, coureur d’instinct, de panache, brillant et malchanceux… Plus qu’un cycliste finalement, une machine à émotions fortes pour Bastien et ses amis.
« Neuf heures de route c’était l’enfer. Je l’ai fait pour Thibaut, c’est quelqu’un qui nous donne des émotions. Il laisse quelque chose de grand, les souvenirs sont incroyables »
L’heure avance, les voix s’éreintent, plusieurs coureurs sont déjà passés quand soudain une rumeur et le chaos.
Le virage se referme littéralement sur Thibaut Pinot, englouti, débordé d’amour. Un bain de foule en pleine course, du jamais vu. Folie toujours après l’arrivée, devant le bus de l’équipe Groupama FDJ. Une cérémonie d’adieux s’improvise.
Avec au mégaphone très ému le tout jeune retraité :« Je ne suis pas champion du monde, mais en tout cas, je suis le champion du monde des supporters. Je ne sais pas si je mérite ça. Merci et je vous donne rendez-vous l’an prochain ».
Pinot simple spectateur, il va falloir s’y faire, et lui devra gérer l’après. Un futur avec sans doute moins de vélo, plus de ferme et plein de projets. Marie-Jeanne, la maman : « Il a prévu des serres, il va faire du maraichage. Il va apprendre à faire du miel, assurément ses confitures, parce qu’il a pris pleins d’arbres fruitiers. Il veut faire des chambres d’hôtes, il sera bien bien occupé. »
Thibaut Pinot sera bien occupé aussi ces prochains jours par les dernières sollicitations médiatiques, avant de reprendre le train pour ses Vosges, vendredi. Le train de la liberté, comme il dit.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne