Reportage international

En Israël, le combat des mères pour demander le retour de leurs enfants

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En Israël, les familles d’otages attendent toujours la libération de leurs proches, retenus à Gaza par le Hamas. Fin novembre, pourtant, il y a eu la lueur d’espoir d’un accord de trêve. Certains ont été libérés, principalement des femmes et des enfants. Depuis, les combats ont repris, et avec eux, la mobilisation des familles. Des mères se battent sur tous les fronts : elles manifestent et rencontrent des responsables israéliens pour exiger le retour de leurs enfants.

Des photographies de personnes tuées, portées disparues ou enlevées lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, sont exposées à l'Auditorium Smolarz de l'Université de Tel Aviv le 22 octobre.
Des photographies de personnes tuées, portées disparues ou enlevées lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, sont exposées à l'Auditorium Smolarz de l'Université de Tel Aviv le 22 octobre. © AP - Ohad Zwigenberg
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Les images sont violentes. La vidéo est tournée le 7 octobre. Omer, 21 ans, est enlevé par le Hamas. Niva Venkert, la mère d’Omer, a trouvé la vidéo sur les réseaux sociaux. En sous-vêtements, le jeune homme est allongé à l’arrière d’un pick-up, il est battu. La scène est dure. Niva Venkert a d’abord hésité à affronter la réalité. Et finalement, elle a choisi de ne pas détourner le regard.

« Au début, pendant deux jours, je n'ai pas voulu du tout voir les vidéos, je refusais de les voir. Ensuite, au bout de deux jours, je me suis dit : "c'est mon fils, c'est ce qu'il a vécu, il faut aussi que je le voie". Donc j'ai regardé sans cesse. Je remettais le film et je le regardais afin de créer un lien, témoigne Niva. Je n'arrivais pas à respirer, je regardais mes poumons manquer d'air, mon cœur battait très fort. Petit à petit, j'ai réussi à surmonter et j'ai regardé chaque détail de chaque film. Je ne sais pas si vous avez vu, mais à un moment, dans un des films, on voit Omer qui redresse la tête. À travers ce regard, j'ai compris qu'il allait tout faire pour s'en sortir. Moi, je le crois et je lui fais confiance. »

Omer était au festival de musique trans, près de Gaza, lorsqu’il a été enlevé.

Faire pression sur le gouvernement israélien

« La vérité, c'est qu'il n'y a pas de colère en moi. Par contre, ce que je ressens, c'est de la peur. Je ressens même une sorte de terreur. Omer est malade, Omer a la colique, et c'est une maladie qui peut causer des grandes souffrances, ça fait très mal et peut aussi mettre sa vie en danger. Omer, il faut le sauver deux fois. Il faut d'abord le sauver de la captivité du Hamas, mais il faut aussi le sauver de la maladie. Or, il ne reçoit pas de médicaments. La Croix-Rouge ne fait rien du tout, ou n'arrive pas à faire quoi que ce soit, et personne ne nous écoute, et c'est ça qui me met tellement en panique », déplore cette Israélienne. 

Depuis l’enlèvement d’Omer, Niva ne travaille plus. Avec son mari, ils se consacrent exclusivement à la libération de leur fils. Ils organisent des marches pour les otages, afin de faire pression sur les autorités israéliennes.

« Il y a deux types d'humeur. Le matin et le soir, je suis plutôt en mode nostalgie, en mode prière, en mode réflexion. Je pense à lui et j'essaye de me relier toujours à lui. Pendant la journée, je suis comme une machine qui avance pour faire ce qu'il faut pour le faire revenir », explique Niva.

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