Reportage international

Corée du Sud: des fans militent pour une industrie de la K-pop plus soucieuse de l'environnement

Publié le :

La K-pop est de plus en plus populaire dans le monde, mais son industrie est redoutablement polluante. Le cœur du système K-pop, la collection de photos, posters et autres accessoires convoités par les fans, génère d'énormes quantités de déchets plastiques. Un système qu'une association de fan et militants écologistes souhaite changer.

Le groupe de K-pop BTS.
Le groupe de K-pop BTS. © MTV / AFP
Publicité

De notre correspondant à Séoul,

« La plupart des gens pensent que la K-pop, c'est juste des fans obsédés par leurs idoles. Mais je pense que les fans de K-pop se sont déjà engagés contre le changement climatique et ont donné de la voix lors de mouvements sociaux. »

Lee Dayeon, 21 ans, fan de K-pop, est présidente de l'association K-pop 4 Planet. Un collectif de fans qui militent pour une industrie musicale plus respectueuse de l'environnement. En la matière, la musique coréenne est un très mauvais élève. Campagnes, manifestations et négociations avec les entreprises, Dayeon est sur le front, notamment en ce qui concerne la pollution générée par les albums de K-pop.

« Dans les albums de K-pop, il y a beaucoup d'éléments. Pas seulement des photos, mais aussi des stickers, des posters. Les fans de K-pop doivent acheter le même album plusieurs fois pour collectionner toutes les photos. Cela permet aussi de nous inscrire aux rencontres avec les artistes pour les voir et avoir une petite conversation. »

Des marques de luxe françaises concernées

Que ce soit pour collectionner les photos ou rencontrer leurs idoles, il faut bien souvent acheter non pas une dizaine, mais une cinquantaine voir une centaine de fois le même album. Dans sa chambre, Dayeon nous montre son impressionnante collection de CD de son groupe favori, NCT. Elle ne compte même plus les exemplaires reçus qui témoignent de l'important gaspillage plastique du système K-pop.

« Si vous achetez cinquante albums pour avoir une rencontre avec l'artiste, vous recevez cinquante fois le même album. C'est à nous de gérer. La plupart du temps, on garde les albums dans la chambre et après un moment, on finit par les jeter. »

Pour un album conservé, 49 jetés, d'autant plus que les CD peuvent être difficiles à recycler. Un vrai gâchis. Au-delà des déchets plastiques des albums, Dayeon et son association souhaitent alerter sur la pollution de la fabrication de vêtements, notamment des grandes marques de luxe françaises qui ont pour égéries des groupes de K-pop.

« Chanel, LVMH comme Dior et Céline et aussi Kering. On a visé ces entreprises, car elles ont pour égéries les membres du groupe Blackpink. On leur demande d'être plus vertes, d'utiliser des énergies renouvelables dans leur production. On leur a donc envoyé une lettre et nous verrons si ces marques de luxe écoutent la voix des fans de K-pop. »

De grandes ambitions qui commencent à porter leurs fruits. Lee Dayeon a déjà rencontré différentes agences de K-pop pour discuter de futures mesures à prendre.

À lire aussiK-Pop, la fabrique d’un phénomène

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes