Revue de presse Afrique

À la Une: le tandem Bojo-Kagamé dans le business des demandeurs d’asile

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Le président rwandais Paul Kagame et le Premier ministre Boris Johnson lors du UK Africa Investment Summit à Londres, le 20 janvier 2020 (photo d'illustration).
Le président rwandais Paul Kagame et le Premier ministre Boris Johnson lors du UK Africa Investment Summit à Londres, le 20 janvier 2020 (photo d'illustration). AP - Eddie Mulholland
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L’accord entre le Royaume-Uni et le Rwanda pour le renvoi des migrants et demandeurs d’asile arrivés illégalement sur le territoire britannique ne fait pas encore couler beaucoup d’encre dans la presse africaine. Mais en France, le quotidien Libération dénonce ce qu’il appelle « l’idée folle de Johnson », en référence au Premier ministre britannique Boris Johnson, idée dans laquelle ce quotidien discerne « un net durcissement de la politique migratoire » du Royaume-Uni.

Alors, pour bien comprendre de quoi il s’agit, Libé explique qu’il s’agit en fait de « la délocalisation du traitement des demandes d’asile vers des pays tiers ». Et ce journal rappelle d’abord que Londres avait déjà tenté de faire aboutir cette idée à travers « deux accords avec l’Albanie et le Ghana », des accords qui avaient échoué ; et rappelle ensuite que Boris Johnson « promet depuis des années de davantage contrôler l’immigration, un des sujets clés de la campagne du Brexit », la sortie, il y a deux ans, du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Affaire peut-être à suivre dans la presse en Afrique, donc, mais pour conclure, Libération signale que ce plan gouvernemental suscite déjà « indignation et colère », comme, par exemple celle, en Écosse, du leader du Scottish National Party, qui le juge « diabolique » et « effrayant ».

Pâques oisives pour Patrick Achi

En Côte d'Ivoire, la démission du gouvernement et le départ du Premier ministre Patrick Achi continue, en revanche, de faire couler beaucoup d’encre. Aussi bien sur les bords de la lagune Ébriée que dans les pays de la sous-région ouest-africaine.

En Côte d’Ivoire, pour traiter le sujet, le quotidien Le Sursaut promet en Une à ses lecteurs de leur expliquer comment, avec cette chute du cabinet Achi, le chef de l’État a « gâté » les fêtes de Pâques de ses ministres.

Le journal L’Expression, de son côté, assure en Une que, désormais, les ministres seraient « harcelés par les marabouts » (et l’on devine qu’il s’agit, ici, de leur avenir politique).

Les féticheurs ? Justement. Pour le quotidien L’Héritage, pas de doute, le désormais ex-Premier ministre Patrick Achi « a été sacrifié » (ce qui reste à vérifier).

Vous avez dit sacrifice ? Justement encore. À sa Une, le journal Le Patriote vante « un sacrifice au bénéfice du peuple » (mais-là, il s’agit de la réduction de l’équipe gouvernementale)…

Dégraisser le mammouth

Mais pour conclure, signalons ces commentaires, au Burkina Faso, de L’Observateur Paalga. Selon ce quotidien, « ADO veut donc dégraisser le mammouth, pardon, l’éléphant. Et si le pachyderme en vient à être soumis à une cure d’amaigrissement, c’est que l’herbe n’est plus aussi verte que jadis ».

« Quoi de plus normal donc que l’État donne l’exemple, même s’il faudra bien plus qu’un gouvernement resserré pour limiter le gaspillage organisé dont nos États impécunieux se rendent souvent coupables. Il faut donc éviter que ce soit juste une mesure cosmétique pour donner l’illusion de la rigueur comme savent si bien le faire les politiciens », énonce L’Observateur Paalga.

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