À la Une: le temps du changement en Côte d’Ivoire

Patrick Achi a démissionné de son poste de Premier ministre en Côte d'Ivoire (photo d'illustration). AP - Elizabeth Frantz

Une « ambiance lourde », une « ambiance morose » ce mercredi 13 avril à la fin du Conseil des ministres au palais présidentiel d’Abidjan-Plateau. C’est Koaci qui nous raconte la scène. « Une sortie difficile », le « désarroi se lisait sur le visage de certains membres du gouvernement qui certainement ne seront pas reconduits ». Et pourquoi donc ? Parce que Patrick Achi a déposé officiellement sa démission ainsi que celle de son gouvernement. Et ce, explique Abidjan.net « dès l’entame du Conseil des ministres présidé par le chef de l’État Alassane Ouattara ».

Nommé le 26 mars 2021, Patrick Achi aura ainsi passé 383 jours dans ses fonctions. La nouvelle intéresse évidemment toute la presse ivoirienne, mais ce n’est pas une surprise, comprend-on à la lecture de Yeclo. En effet, « repoussée à plusieurs reprises, la formation d’un nouveau gouvernement se fait attendre. Mais le président ivoirien maintient son projet, qui se précise » d’ailleurs, confirme le site internet.

Un nouveau Premier ministre annoncé pour la semaine prochaine

Et il sera chargé de former un gouvernement « resserré d’une trentaine de membres », on trouve la raison officielle sur le site du journal Fraternité Matin. Il retranscrit en intégralité l’allocution prononcée par Alassane Ouattara lors de ce conseil des ministres. C’est « pour tenir compte de la conjoncture économique mondiale actuelle », affirme le chef de l’État. Il est, selon lui, « impératif de réduire les dépenses de l’État, tout en les réorientant vers les résiliences sociales et sécuritaires », rapporte Frat Mat. Et la « réduction du nombre des ministres entrainera naturellement le départ de certains », a clairement prévenu Alassane Ouattara. On comprend mieux l’ambiance morose...

L’heure aux pronostics

Et comme c’est souvent le cas face à un remaniement, l’heure est désormais aux traditionnels pronostics et bruits de couloirs. Le sortant Patrick Achi serait pressenti à la vice-présidence, croit savoir Koaci. C’est également ce que pense L’infodrome. Car pour le site internet, « tous les ingrédients sont réunis pour laisser croire que le président Alassane Ouattara nommera mardi prochain un nouveau vice-président en lieu et place de Daniel Kablan Duncan ayant, lui aussi, démissionné le 13 juillet 2020 ». Il y a donc près de deux ans que le poste est vacant. Et pour rappel, lit-on, Daniel Kablan Duncan avait justement « été désigné vice-président au lendemain de sa démission du poste de Premier ministre ».

Et quant à la primature alors ? « Plusieurs noms circulent dans les arcanes du pouvoir pour succéder à Patrick Achi », selon L’infodrome qui reprend des informations d’Africa Intelligence. Trois noms circuleraient notamment, apprend-on. Pourquoi pas « Fidèle Sarrassoro, le patron du conseil national de Sécurité », ou bien « le jeune Abdrahamane Cissé ». Et pourquoi pas carrément Jean-Claude Brou tiens ? Lui qui préside actuellement la Commission de la Cédéao et dont le mandat est censé prendre fin en juin prochain. Il ne s’agit là que de rumeurs évidemment, l’avenir seul le dira, Alassane Ouattara a moins d’une semaine pour faire son choix.

Les inondations en Afrique du Sud

Également dans la presse du continent : les inondations qui endeuillent l’Afrique du Sud. Un vrai drame national. « Le nombre de morts grimpe à 306 », selon le bilan des autorités locales, nous alerte The Citizen. La province du Kwazulu Natal, déclarée zone sinistrée, est défigurée. Les images sont parlantes, « des maisons en train de s'effondrer, des voitures et des bâtiments sous l'eau ». « Et ce sont les plus pauvres des pauvres qui ressentent le plus le poids de la catastrophe, décrit un membre de la société civile », toujours selon The Citizen. Le président Ramaphosa s’est rendu sur place hier, rapporte également The Witness. « C’est la pire catastrophe de tous les temps », affirme le chef de l’État. The Witness confirme, le bilan est déjà « bien plus lourd que celui des inondations de Pâques 2019 », par exemple avec 89 décès. Et ce bilan, malheureusement, pourrait encore s’alourdir.