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À la Une: la rupture des accords de défense entre la France et le Mali

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Des soldats français de l'opération Barkhane en patrouille au Mali.
Des soldats français de l'opération Barkhane en patrouille au Mali. © AFP/Pascal Guyot
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À l’initiative de la junte malienne qui en a fait l’annonce lundi soir, réaction hier de Paris : la France « considère cette décision injustifiée et conteste formellement toute violation du cadre juridique bilatéral qui serait imputable à la force Barkhane ».

Le quotidien burkinabè Wakatsera parle de « dégradation inexorable des relations entre les deux pays en conflit » et tente d’analyser cette dernière décision de Bamako : « Cela ne fait plus l’ombre d’un doute que pour dresser la tente de Wagner, le colonel Assimi Goïta et ses ouailles sont prêts à tout. Pourtant, leurs nouveaux hôtes qu’ils ont longtemps habillés de la vareuse d’instructeurs de l’armée russe, partout où ils ont trainé leur bosse, ont été accusés des pires violences sur les populations civiles, ce qui, du reste, semble constituer leur marque de fabrique. Est-ce donc pour que ces crimes (…) se déroulent à huis-clos, sans le moindre témoin extérieur, que les autorités de la transition malienne sont engagées dans un nettoyage systématique au profit de Wagner ? »

Guinée News s’interroge aussi sur les « incidences pratiques » de cette nouvelle rupture, notamment en raison des liens de Bamako avec Moscou. Pour le site guinéen, « le Mali est en train de perdre un allié de poids dans la lutte contre le terrorisme, un allié qui l’avait en 2013 sauvé d’une partition de son territoire. (…) En ce qui concerne la France, elle perd à travers sa rupture avec la junte au profit d’une puissance rivale, la Russie, un pays, le Mali, qui était jusque-là dans son pré carré, sa zone d’influence géopolitique en Afrique francophone. La France perd également la collaboration d’un pays important dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. »

Cette décision de Bamako « faciliterait l’offensive des groupes jihadistes »

C’est ce qu’avance Mondafrique dans son enquête dans le cercle de Niono, au cœur de la région de Ségou. « Depuis un an, on se trouve dans une situation de guerre totale entre dozos et jihadistes, qui se traduit, parfois, par de véritables batailles rangées (…) Dans ce contexte très tendu, l’État semble impuissant. » est-il expliqué dans l’article.

Mais pour Maliweb, « la sécurisation du pays avance », c’est plutôt « le volet des réformes politiques et institutionnelles qui fait du sur place ». Car si Paris entretient des relations compliquées avec la junte malienne, les choses pourraient s’améliorer avec un retour du pouvoir aux civils. Or « les autorités de la transition malienne ont, jusqu’à aujourd’hui, catégoriquement refusé que leur priorité soit concentrée à la préparation et à l’organisation des élections libres et transparentes pour achever cette période transitoire. Elles ont urbi et orbi assuré devoir "refonder l’État" ou au moins poser les bases de cette refondation avant d’organiser les élections devant mettre fin à cette transition. » Aujourd’hui cette restructuration n’est pas possible car « les caisses de l’Etat sont au rouge ».

La question des relations entre Paris et Bamako a été évoquée hier devant le Conseil de sécurité de l’ONU, à la demande de la Russie.

À la une aussi, la cherté de la vie

Et ses conséquences en cette période de fin de ramadan célébré par les musulmans de plusieurs pays. Le média digital marocain Le 360 s’intéresse à la situation en Guinée. En banlieue de Conakry les commerçants sont inquiets : « Les gens veulent acheter mais ils n'ont pas d'argent. Ils viennent ici marchander longuement, mais au finish, ils ne peuvent rien prendre. » Car cette année la fin ramadan se fait « sur fond de galère pour les ménages » résume le site sans mâcher ses mots.

Illustration aussi en Afrique du Sud avec un reportage au Cap à lire sur le site IOL . On y suit une distribution de repas par des bénévoles, car l’Aïd est une période où la générosité doit s’exprimer ; c’est aussi « une tradition qui a pris racine en Afrique du Sud il y a près de 40 ans, au plus fort de l'apartheid, en offrant une assiette de nourriture aux familles les moins fortunées pour célébrer la fin du mois de jeûne ». Et la situation est de plus en plus compliquée car comme il est rappelé, « le coût du panier alimentaire moyen des ménages a augmenté de 8,2 % » en un an. Conséquence : des repas moins variés, « ce qui a un impact sur la santé des ménages et retarde le développement des enfants »

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