À la Une: le dialogue national au Tchad, espoir ou mirage
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Les chefs rebelles Mahamat Nouri et Timan Erdimi sont revenus, le 18 août, après de nombreuses années d’exil, pour participer au dialogue national. Ils avaient tenté de prendre Ndjamena en 2008 et 2019 et de renverser le président Idriss Déby. Mahamat Nouri et Timan Erdimi sont rentrés, hier, au pays afin de participer à ce dialogue national. Fruit d’un accord signé la semaine dernière à Doha, le dialogue national y débute le 20 août, sans toutefois la présence du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad, de Mahamat Mahdi Ali, et d’autres groupes militaro-civils qui n’ont pas signé l’accord de Doha.
Le général Mahamat Nouri « se dit absolument prêt pour le dialogue », relève Alwihda. « Tout montre que les Tchadiens, aujourd'hui, ont pris conscience qu'ils ont le devoir de reconstruire le pays », a dit le chef de l’Union des forces pour la démocratie et le développement, hier, à son arrivée à Ndjamena, rapporte ce journal tchadien, en évoquant dès à présent une « éventuelle mutation » de ce mouvement en parti politique.
L’ouverture du dialogue politique au Tchad, c’est bien sûr un sujet d’intérêt pour la presse sous régionale. Ainsi, au Burkina Faso, le quotidien L’Observateur Paalga se demande-t-il si Deby fils est « sur le point de réussir là où Deby père a échoué ? (…) Pourvu que la montagne de la réconciliation nationale n’accouche pas d’une souris », espère L’Observateur Paalga, en remarquant que « la clause la plus difficile à respecter dans les accords de Doha, c’est celle qui stipule que les acteurs de la transition ne doivent pas être candidats aux élections à venir », et l’on comprend que le regard de ce quotidien ouagalais se tourne implicitement vers le fils d’Idriss Déby, Mahamat Idriss Déby, aujourd’hui président de la transition tchadienne.
« Attention donc à l’éternel recommencement », enchérit son confrère WakatSera. Car l’ouverture de ce dialogue national au Tchad pose des questions « dont les réponses, sauf tsunami, donneront raison aux contempteurs de Mahamat Idriss Deby qui n’aura mis en branle la machine du dialogue national (…) que pour garder, au finish, les clés de la maison ! », prévient WakatSera.
Sonko se lance au Sénégal
Au Sénégal, l’opposant Ousmane Sonko est candidat à l’élection présidentielle de 2024. Le maire de Ziguinchor et leader du Pastef, le parti des patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, « désagrège et recontextualise », formule en manchette le quotidien sénégalais 24 Heures.
Sonko « met le cap sur 2024 », lance plus sobrement son confrère EnQuête. « Hier, le candidat déclaré s’est présenté comme un favori. Il en a profité pour tirer sur la France », souligne ce quotidien dakarois.
Denis Cristel Sassou N’Guesso, fils prodigue
Ces révélations, enfin, dans l’affaire « des biens mal acquis ». Denis Cristel Sassou N’Guesso, fils du président du Congo-Brazzaville, est soupçonné par la justice française d’avoir blanchi 19 millions d’euros en France.
Selon Mediapart, fin juin dernier, dans cette très chic banlieue mitoyenne de Paris qu’est Neuilly-sur-Seine, la justice française a saisi un hôtel particulier. À en croire ce journal en ligne, l’instruction judiciaire a réuni suffisamment d’éléments démontrant que le fils du président congolais est le propriétaire de cet hôtel particulier qui est aujourd’hui occupé par Denis Christel Sassou Nguesso et sa famille, assure Mediapart.
L’enquête de la justice française porterait également sur deux autres biens : deux appartements dans le XVIe arrondissement de Paris. Un train de vie « sans communes mesures » avec les revenus officiels déclarés par Denis Christel Sassou Nguesso, signale Mediapart. Lequel journal ajoute que la piste avancée par les enquêteurs est celle du pétrole, sur lequel le pouvoir exécutif à la haute main. Contacté par Mediapart, l’avocat du fils du président congolais affirme - que contrairement aux conclusions judiciaires, Denis Christel Sassou Nguesso n’est pas le propriétaire des biens immobiliers visés. Et que les faits dénoncés par l’enquête de la justice ne sont en réalité pas établis.
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